Dans son dernier point régional en date du 8 novembre, Santé publique France fait un point de situation sur l’épidémie de gastro-entérites en cours, le début de la circulation du virus respiratoire syncytial (VRS), la détection récente de deux cas supplémentaires de coqueluche mais surtout l’augmentation du nombre de cas importés de paludisme.
Une légère baisse des gastro-entérites
Depuis le début du mois de mai, des prélèvements s’étaient révélés positifs au rotavirus, un virus fréquemment responsable des épidémies saisonnières de gastro-entérites aiguës. À Mayotte, après avoir observé un pic épidémique du 7 octobre au 14 octobre dernier, Santé publique France estime que le taux de positivité au rotavirus est globalement en baisse sur les dernières semaines avec un taux de 24 % lors de la dernière semaine d’octobre.
Du 28 octobre au 3 novembre dernier, 11 pharmacies « sentinelles » ont transmis leurs données d’activité, notamment sur les ventes d’anti-diarrhéiques et de solutés de réhydratation orale (SRO). Si ces ventes ont fini par se stabiliser, elles sont au-dessus du maximum observé ces six dernières années.
Néanmoins, aucun cas grave de bronchiolite à VRS n’a été déclaré par les service de réanimation du centre hospitalier de Mayotte dans les dernières semaines. Depuis le début de l’année, des prélèvements positifs au Sars-Cov-2, virus responsable de la Covid continuant d’être enregistrés de manière sporadique. Au début du mois de novembre, le taux de positivité au Sars-Cov-2 concernait près de 20 % de l’ensemble des prélèvements respiratoires, indique Santé publique France.
145 cas de coqueluche détectés depuis le début de l’année
Depuis près d’un an, une recrudescence des cas de coqueluche est confirmée en Europe et en France. À Mayotte, 145 cas de coqueluche ont été identifiés depuis le début de l’année 2024, contre seulement 16 cas en 2023. Du 5 au 11 août dernier, un pic a été observé par les épidémiologistes, où 19 cas ont été détectés. Entre la fin du mois d’octobre et le début du mois de novembre 2024, deux prélèvements étaient positifs chez des personnes de plus de 17 ans.
Forte augmentation du nombre de cas de paludisme
Alors que depuis 2024, Mayotte est entrée officiellement dans la phase d’élimination du paludisme conformément à la certification d’élimination du paludisme de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’année 2024 est marquée par une recrudescence du nombre de cas importés de paludisme. D’après les données de Santé publique France-Mayotte, 107 cas de paludisme importés ont été recensés entre le 1er janvier et le 1er novembre 2024 contre 38 cas sur toute l’ensemble de l’année 2023, soit une progression de + de 281 %. En outre, les épidémiologistes précisent que 2024 constitue l’année au plus grand nombre de cas importés de paludisme depuis 2010. En effet, depuis début 2024, près de 8 cas de paludisme sur 10 ont été importés de l’Union des Comores. En 2023, ce nombre était de 6 cas sur 10. Près d’un quart cas a été détecté au mois d’août 2024.
Mathilde Hangard