L’agression à la machette d’une famille qui circulait en voiture le vendredi 11 octobre dernier a été « la goutte d’eau qui fait déborder le vase » pour le collectif des citoyens. Cette agression, filmée et largement relayée sur les réseaux sociaux, a relancé le sentiment d’insécurité qui règne depuis des années sur l’île aux parfums. D’autant que c’est loin d’être un cas isolé et que de violentes agressions continuent d’être perpétrées aux quatre coins de l’île. La baisse de près de 6% des faits de délinquance annoncée par le préfet n’est pas suffisamment significative pour calmer le climat d’insécurité qui pèse sur la population. Et, comme le collectif des citoyens est intimement convaincu que délinquance et immigration clandestine sont intrinsèquement liées, ses membres ont une nouvelle fois décidé de bloquer le service des étrangers de la préfecture le 14 octobre dernier.
Ce blocage est la manière désormais habituelle pour le collectif de manifester son mécontentement. Une stratégie que le préfet affirme « ne pas comprendre » dans la mesure où cela « l’empêche justement de faire son travail de régulation de l’immigration clandestine ». Deux semaines après le début de ce nouveau blocage, la situation n’a pas évolué. Elle aurait même « empiré » selon André Persé, membre actif du collectif. « Cette fois-ci, nous avons même bloqué l’entrée du personnel. Notre manifestation est donc montée d’un cran. On ne veut plus de paroles, on veut des actes concrets pour lutter contre cette immigration clandestine génératrice d’insécurité », a-t-il affirmé.
Dialogue rompu avec le préfet
Les relations s’étant tendues entre les membres du collectif et le préfet François-Xavier Bieuville, il semblerait que le dialogue soit rompu. « Nous avons écrit directement au nouveau ministre de l’Intérieur, poursuit André Persé. On nous a promis une réponse d’ici jeudi. Ce que nous voulons, ce sont des dates précises des mises en place des nouvelles mesures de lutte contre l’immigration clandestine comme les barges aux frontières ou la création de la brigade maritime de M’tsamboro. Pour l’instant, il n’y a que « du blabla », mais rien de concret ! », s’emporte-il. Un sentiment partagé par tous les membres du collectif des citoyens, mais également par une bonne partie de la population mahoraise si l’on en croit les commentaires circulant sur les réseaux sociaux.
Seule une réponse jugée satisfaisante, attendue ce jeudi, du ministre de l’Intérieur pourrait donc faire lever ce nouveau blocage.
N.G