Tout d’abord, et comme en réponse à ce que notre consultant Mohamed Hamissi rabâche dans nos colonnes, le piège d’une conception de transports en commun chacun dans son interco sera évité, il y aura bien un projet de mobilité unique pour le territoire, managé par le Conseil départemental dont c’est la compétence.
Ali Omar, 3ème Vice-président du Conseil départemental chargé de l’Administration générale, des Transports et de la Transition écologique, s’en réjouit : « Le préfet a indiqué qu’aucun projet ne serait financé s’il n’était pas conçu en partenariat avec le Conseil départemental qui doit être l’autorité unique de gestion. Nous devons être chefs de file. » Pour cela, il faut activer le timing car les Communautés d’agglomération, qui exercent obligatoirement la compétence mobilité, sont le couteau entre les dents, prêtes à lancer leurs projets. En témoigne la concertation publique lancée par la Communauté d’Agglomération du Grand Nord (CAGN) il y a quelques jours. Problème, on ne peut avoir deux lignes de bus, celle du Département et celle de la Communauté d’agglo, sur des zones moins peuplées comme celle du Nord.
Du coup, les différents acteurs ont prévu de se retrouver dans 15 jours, « pour mettre en cohérence les projets des uns et des autres ».
Premiers bus en milieu d’année prochaine
Et bonne nouvelle, le marché du transport collectif interurbain a été lancé par le Conseil départemental ce lundi. « Il devrait être opérationnel en juin 2025, les premiers bus devraient circuler ». Une rapidité de mise en place que l’on doit à l’absence d’aménagement, « nous allons procéder comme la CADEMA en mettant les bus en place, en attendant de lancer un transport interurbain plus structuré ».
Il s’agit d’un tracé de lignes couvrant une grande partie du territoire, « Chirongui-Mamoudzou, Mamoudzou-Dzoumogné, Acoua-Passamainty en passant par Combani, Mzouazia-Combani en passant par Sada, et bien sûr, sur Petite-Terre ».
Là où le Département est très attendu, c’est sur la desserte maritime, prévue de longue date, et qui devait être réalisée simultanément aux travaux de Caribus, ce qui aurait désengorgé les routes. Là, les nouvelles sont moins réjouissantes : « Nous avons lancé les premiers travaux, les études complètes sont lancées, mais la DEAL a soulevé un problème environnemental sur Iloni, tout est à l’arrêt ».
D’autres opportunités sont étudiées, comme les téléphériques, qui allègent les routes en utilisant les hauteurs : « Nous étudions les trois lignes les plus rentables : des Hauts- Vallons à Cavani, de Cavani à Passamainty et de Petite à Grande-Terre ». Si les liaisons sur terre sont intéressantes, celle entre Petite et Grande Terre pourrait poser des problèmes en cas de passage de navire comme les paquebots de tourisme, hauts sur l’eau.
Prendre le bus pour aller du Nord au Sud ne serait donc bientôt plus un rêve…
En matière de partage de lignes de bus entre les différentes autorités, on devrait donc en savoir plus dans 15 jours.
Anne Perzo-Lafond
