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Deux jeunes s’engagent dans la Marine Nationale à Dzaoudzi

Deux jeunes hommes de 19 ans se sont engagés ce jeudi matin en tant que quartier-maître sur la base navale de Dzaoudzi. Si cela fait longtemps qu’il y a des Mahorais dans la Marine Nationale, c’est la première fois qu’on leur offre la possibilité de s’engager directement à Mayotte, sans passer par la métropole ou La Réunion.

C’est avec des visages dignes de leur nouvelle fonction militaire, mais néanmoins souriants, que les jeunes Farouk Houmadi et Ahamada Nathan Bel-Kassim, 19 ans tous les deux, ont signé ce jeudi 12 septembre leur contrat d’engagement dans la Marine Nationale. Dès dimanche soir, ils arriveront au Pôle Ecole Méditerranée de Saint-Mandrier, près de Toulon. Le capitaine de frégate et commandant de la base navale de Mayotte, François-Xavier Pilven, ne masquait pas son enthousiasme lors de la cérémonie. « C’est la première fois que des jeunes Mahorais peuvent s’engager directement sur le territoire. Cela offre des perspectives à la jeunesse de l’île ! », a-t-il déclaré. Puis, s’adressant aux deux jeunes hommes : « Vous ouvrez le chemin qui incitera d’autres jeunes Mahorais à s’engager dans la grande famille de la Marine Nationale et vous aurez la possibilité d’accéder à des métiers extraordinaires, si ce n’est forcément en tant que tels, mais en tout cas au vu du cadre dans lesquels ils sont exercés ».

Marine Nationale, base navale de Mayotte, recrutement de quartier-maître
Les deux jeunes hommes ont signé leur contrat d’engagement ce jeudi 12 septembre au matin

Des métiers extraordinaires, il y en a plusieurs dans la Marine comme fusilier-commando ou encore plongeur démineur. Mais, même si l’on exerce un métier « commun » comme cuisinier ou mécanicien, la Marine offre la possibilité de le faire dans un cadre qui, lui, sort de l’ordinaire : sur un porte-avion ou dans un sous-marin par exemple. La Marine Nationale offre 80 possibilités de métiers différents et a la possibilité d’engager 4.000 nouvelles recrues par an. « Le ministère des Armées est le plus gros recruteur de France », rappelle le capitaine de frégate François-Xavier Pilven. L’engagement en tant que quartier-maître, le premier grade de la Marine après celui de Matelot pour les plus jeunes (dès 16 ans), dure deux ans et peut être renouvelé deux ans de plus. Ensuite, les jeunes marins peuvent poursuivre en choisissant un métier et une unité en fonction des besoins de la Marine et de leur classement. « Les perspectives de recrutement à Mayotte sont gigantesques ! », se réjouit le capitaine.

L’amour de la mer et le goût de l’aventure !

Marine Nationale, base navale de Mayotte, recrutement de quartier-maître
Ahamada Nathan Bel-Kassim (à g.) et Farouk Houmadi sont prêts à intégrer le Pôle Ecole Méditerranée à Saint-Mandrier près de Toulon

Farouk Houmadi, originaire de Dzaoudzi, a toujours été attiré par la mer. C’est la raison pour laquelle il a fait l’école maritime pendant 2 ans avant de s’engager. « Le domaine maritime m’a plu, j’ai eu envie de continuer », explique-t-il. Son objectif est de devenir « capitaine de bateau » plus tard. Point n’est besoin toutefois d’avoir la moindre connaissance maritime pour s’engager en tant que quartier-maître puisque la formation s’effectue directement au Pôle Ecole Méditerranée. Ahamada Nathan Bel-Kassim par exemple, originaire quant à lui de Kani-Kéli, va y entrer sans connaissances préalables. « J’ai l’amour de la mer et le goût de l’aventure ! », lance-t-il avec enthousiasme. « Ça me fait un peu mal au cœur de quitter Mayotte et ma famille, mais je suis prêt à intégrer l’école », ajoute le jeune homme qui souhaite devenir mécanicien pour la Marine.

Marine Nationale, base navale de Mayotte, recrutement de quartier-maître
Lors de la signature de leur engagement, ils ont reçu une médaille portant l’écusson de la Marine Nationale de Mayotte, largement inspiré de celui du Conseil départemental, mais avec le trident de Poséidon, dieu de la mer, en sus

Les familles, présentes lors de la cérémonie, n’ont pas caché leur fierté de voir leur fils s’engager au sein d’une institution aussi prestigieuse que la Marine Nationale. « Je suis vraiment très fière, car jamais je n’aurais cru qu’il arriverait jusque-là », nous confie l’une des deux mamans. La seule condition pour pouvoir s’engager est de réussir quelques tests physiques, psycho-techniques et psychologiques pour vérifier que les jeunes ne présentent pas de contre-indication majeure à la vie militaire. Nathan et Farouk les ont passés avec succès, à eux maintenant une vie pleine d’aventure, mais également de fraternité, au sein de leur nouvelle famille militaire !

Nora Godeau

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