C’était un peu le dernier baroude d’honneur pour Raphaël Mohamed hier avant son départ de Mayotte aujourd’hui. La CADEMA a tenu à rendre hommage aux trois athlètes mahorais en organisant une cérémonie à Dembéni mais aussi afin d’échanger avec la population. Le président de la CADEMA, Saïd Moudjibou a ainsi salué les performances sportives des athlètes tout en leur souhaitant de faire autant sinon mieux dans leurs prochaines échéances sportives.
Des exemples pour la jeunesse mahoraise
Inaya Salimini, vice-présidente en charge du patrimoine et de la culture à la CADEMA a remercié les athlètes pour leur exploit et aussi pour avoir fait vibrer tout un peuple. « Vous êtes un exemple pour nous tous et une référence pour notre jeunesse grâce à votre niveau d’excellence sportive. C’est la preuve qu’il y a des talents à Mayotte… ». Puis la vice-présidente a rappelé les bienfaits du sport à la fois pour la santé mais aussi en tant que lien social. « Cela permet de rapprocher les populations, de transmettre des valeurs comme le respect de l’autre et de la différence à travers l’inclusion, le fairplay… Cela est bénéfique pour tout le monde ». Elle en a profité également pour insister sur le fait que la CADEMA allait aider les Mahorais dans leur quête de réussite, et pour cela elle a joint ses actes à sa parole en annonçant l’octroi d’une aide financière au Racing Club de Mamoudzou, là ou est licencié Raphaël Mohamed, d’un montant de 8.000 euros et de conclure en disant que « l’ambition de la CADEMA était d’accompagner les clubs formateurs ».
Les JO : Une expérience incroyable
Les courses olympiques de Raphaël ont ensuite été diffusées sur grand écran, l’occasion pour lui de revoir les images et de les commenter devant un public captivé. « Je ne prends pas forcément un bon départ, mais j’ai une qualité c’est de pouvoir revenir sur mes concurrents », raconte-t-il, tout en expliquant que c’est grâce à son « cassé du renard » qu’il a pu terminer 2e lors de la course de repêchage et ainsi se qualifier pour les demi-finales. « Quand vous franchissez la ligne ce sont les épaules qui comptent, aussi je me suis jeté comme un fou avec le cassé du renard ». Il est également revenu sur les moments de stress qu’il a connus avec les faux départs de ses adversaires, les problèmes techniques du pistolet donnant le départ de la course, sans compter l’attente interminable avant de connaître son classement.
« Lors de la course de repêchage après les faux départs le stress montait, je me suis dit c’est la course de la dernière chance, j’avais le couteau sous la gorge, explique-t-il. A la fin de la course il a fallu attendre 5 minutes pour avoir la photo finish et se départager, c’était très long et quand j’ai vu mon nom à la deuxième place j’ai eu un énorme soulagement ». Raphaël a ensuite détaillé sa demi-finale. « L’ambiance était incroyable dans le Stade de France, je sentais le stade vibrer, mais je suis resté concentré sur ma course. J’étais plutôt bien mais j’ai fait une petite faute à la 4e ou 5e haie ce qui m’a fait perdre du temps ». Il reste toutefois assez satisfait de son parcours ainsi que le président du Racing Club de Mamoudzou, Sébastien Synave, pour qui « c’est une très grande fierté ! Vivre les JO au travers de Raphaël, c’était énorme, exceptionnel, j’avais les poils hérissés », avoue-t-il.
Le hurdleur mahorais quitte notre île ce jeudi pour passer quelques jours à La Réunion avant de rentrer en métropole. Prochaine échéance pour lui et le Racing club de Mamoudzou : défendre le titre de champion de France du 4x100m au mois d’octobre à Blois, avant une reprise des compétitions, fin janvier, en vue de préparer LA grosse échéance pour Raphaël que sont les championnats du monde d’athlétisme qui se dérouleront du 13 au 21 septembre 2025 à Tokyo.
B.J.