25.8 C
Mamoudzou

Destruction de la « maison des Africains » : une habitation insalubre louée illégalement à 70 personnes

Ce lundi 17 octobre, la préfecture de Mayotte et la mairie de Koungou conjuguaient leurs efforts pour la destruction d'une habitation illégale et insalubre, louée à 70 ressortissants africains qui l'habitaient dans des conditions insalubres.

Les marchands de sommeil ont la vie dure dans le 101ème département. Mais c’est une situation durable contre laquelle la préfecture et les collectivités s’engagent et, parfois, obtiennent des résultats.
C’est le cas pour l’opération menée ce lundi à Majicavo Koropa, menant à la destruction d’une maison édifiée sans droit ni-titre, Chehoulillah.

Une opération menée conjointement par la mairie et la préfecture

Depuis des années, l’édifice était loué à de nombreuses familles ( près de 70 personnes) dans des conditions indignes, entre surpopulation, manque d’accès à l’eau, alimentations électriques dangereuses et insalubrité. Et ce, à des occupants d’origine majoritairement africaine, en situation de demande d’asile pour la plupart voir en situation régulière avec des titres de séjours pluriannuels, nous précise-t-on du côté de la municipalité de Koungou. Comme bien souvent, la précarité des étrangers fait le bonheur des uns.

Ainsi, suite à une réquisition du Procureur de la République, l’Agence Régionale de Santé avait il y a plusieurs années constaté l’insalubrité et la dangerosité des locaux, ce qui avait amené le Préfet Jean-François Colombet, en juin 2020, à prendre un arrêté d’insalubrité irrémédiable. Celui-ci rendant le lieu interdit à l’habitation et demandant aux personnes ayant construit la maison sur un terrain appartenant à la commune de Koungou, de reloger les occupants.
Cela n’aura rien changé, et constatant que la situation perdurait, le Préfet a fini par mettre en demeure ces personnes pour « danger imminent » à deux reprises, en 2021, sans résultat.

Une mairie annexe sera construite à la place de l’édifice

C’est finalement ce lundi 17 octobre qu’une opération d’évacuation et de destruction menée conjointement par le maire de Koungou et le Préfet de Mayotte a vu le jour, permettant la destruction de l’habitat insalubre. La préfecture précise que les occupants ont été mis à l’abri, et que « les personnes à l’origine de cette construction illégale, et « marchands de sommeil » risquent d’être sanctionnées financièrement et pénalement.
Symboliquement, la municipalité annonce entreprendre un projet de construction de mairie annexe sur le site.
Une affaire de marchands de sommeil comme l’on en voit souvent aux confins de l’île au lagon, loin d’être la première de l’année, et probablement pas la dernière non plus.

Mathieu Janvier

Partagez l'article:

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Santé bucco-dentaire : moins de 3 dentistes pour 100 000 habitants à Mayotte

Il faut bien du courage aux Mahorais qui ont des problèmes dentaires pour se faire soigner sur le territoire. Les dentistes libéraux ne sont plus que 9 pour les 321 000 habitants recensés sur l’île au 1er janvier 2024. Nous faisons le point sur la situation avec Thierry Arulnayagam, le représentant URPS bénévole des dentistes de Mayotte et conseiller ordinal régional des chirurgiens-dentistes

CSSM : les raisons d’un trou d’air de 12 ans sans cotisations sociales pour les indépendants

Ils sont 3.000 de déclarés sur l’île, et n’ont pas pu cotiser, notamment pour leur retraite jusqu’à présent. La raison ? Le décret destiné à appliquer l’ordonnance de 2011 n’a jamais été pris

La Préfecture lève un pan du voile de sa réponse « eau potable », pour lutter contre le choléra

La Préfecture de Mayotte, l’ARS, les Eaux de Mayotte, les communes, et la société Mahoraise des Eaux annoncent un "plan d’action visant à améliorer l’accès à l’eau potable", notamment pour des zones "à haut risque"

Mieux éduquer les ados à la vie affective pour améliorer leur protection, et celle de la société  

Au cœur des enjeux des jeunes enfants, la précarité affective. Parce que ceux qui sont victimes de violences, sexuelles ou autre, ne le verbalisent pas ainsi en raison d’un entourage déficient, des actions sont menées. C’est dans ce cadre que se tenaient ce week-end les 2ème "Débats jeunes de Mayotte" organisés par l'association Haki  Za Wanatsa et le Collectif CIDE
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com