Ce lundi, une quinzaine de manifestants s’étaient réunis sur le rond-point du stade, bloquant partiellement la circulation, pour protester une fois encore contre « le camp de migrants » installé depuis plusieurs mois tout au long du boulevard Marcel-Henry de Cavani. La situation n’est pas nouvelle puisque les demandeurs d’asile venus d’Afrique continentale s’y sont installés depuis le démantèlement du camp du stade. La préfecture vient régulièrement faire des opérations de recensement afin de trouver un logement le plus rapidement possible à ces personnes, mais force est de constater que les choses traînent en longueur d’autant que, d’après nos informations, des demandeurs d’asile continueraient à arriver régulièrement sur le territoire. Après le stade, puis les abords de l’association Solidarité Mayotte, le boulevard Marcel-Henry est donc devenu le nouveau « tonneau des Danaïdes » de Cavani.
Une situation qui, bien évidemment, continue d’exaspérer les riverains qui ne supportent plus les désagréments que cela engendre, en termes d’hygiène notamment. Toutefois, le Collectif de Cavani « officiel », branche du Collectif des Citoyens 2018 à l’origine du mouvement social qui a secoué notre île en début d’année, nous a déclaré ne pas être à l’origine de la manifestation de ce lundi. « Il s’agissait d’une manifestation sauvage », nous explique André Persée, l’un de ses responsables. « Actuellement il n’y a aucun gouvernement, à qui voulez-vous que l’on s’adresse ? », a-t-il ajouté en affirmant que les manifestants de ce lundi étaient des personnes qui « ne réfléchissaient pas assez ». « Ils ont cru que le nouveau gouvernement serait en place dès le lendemain des élections, sans se rendre compte que les choses ne fonctionnaient pas comme ça », s’est-il encore exclamé, agacé de de la décrédibilisation que cette « manifestation sauvage » confère à leur mouvement citoyen.
Des rendez-vous avec les autorités seront pris prochainement
« Pour l’instant nous ne pouvons qu’attendre que le nouveau gouvernement se constitue. Ce n’est qu’ensuite que nous solliciterons de nouveaux rendez-vous avec la préfecture, la mairie de Mamoudzou et le Conseil départemental », ajoute André Persée. Ce dernier nous explique que le collectif a à cœur de respecter les accords qu’il a passé avec l’ancien gouvernement jusqu’à ce qu’un nouveau soit officiellement constitué. Les bouleversements politiques nationaux ont évidement ralenti le calendrier initial et c’est la raison pour laquelle certains riverains de Cavani ont perdu patience et ont tenté de créer leur propre mouvement de protestation ce lundi.
Contactée également, Safina Soula confirme qu’un rendez-vous entre les responsables du Collectif des citoyens 2018 et le préfet se tiendra bien prochainement, mais que son objet ne sera pas uniquement la question du camp de migrants de Cavani. « C’est certes un sujet important, mais c’est loin d’être le seul et il y aura beaucoup d’autres points à aborder avec monsieur le préfet », conclut-elle. En tout cas, pour le moment, la stratégie des blocages et manifestations est exclue par le Collectif officiel.
N.G