Selon les données d’importations des douanes de Mayotte, entre 3.000 et 4.000 tonnes de vêtements, linges, chaussures et maroquineries sont importées chaque année dans l’île aux parfums sans qu’il y ait des solutions de tri et de recyclage. Aussi ce partenariat entre le Sidevam, MRC TLC et Re fashion a pour objectif d’apporter des solutions concrètes à ce problème en permettant de diminuer, notamment, les quantités enfouies chaque année à l’ISDND de Dzoumogné. « Les déchets textiles représentent environ 6% des déchets enfouis chaque année…Aussi ce partenariat est une initiative essentielle qui s’inscrit dans une démarche de transition écologique, se félicite le président du Sidevam, Houssamoudine Abdallah. C’est une étape clé dans la gestion des textiles, des chaussures, du linge et de la maroquinerie ».
En tant qu’opérateur local désigné par Re fashion, MRC TLC s’engage d’une part à sensibiliser la population en menant des actions de communication, mais aussi à collecter, à trier et valoriser les déchets textiles. « Dans le cadre de notre convention, MRC TLC va se charger de la collecte des TLC usagés lors des déchèteries mobiles et des bornes d’apport volontaire installées par le Sidevam. En plus de la collecte, MRC TLC réalisera des actions de communication et de sensibilisation auprès du grand public, des établissements scolaires et des citoyens », indique son président FOUNDI Moundhir-Had.
Depuis 2021 des déchetteries mobiles ont été mises en place par le Sidevam en partenariat avec les communautés d’agglomération, afin d’offrir des solutions de tris pour la ferraille ou encore l’électroménager notamment. « La participation de MRC TLC va permettre d’offrir une solution supplémentaire dans la collecte des déchets. Pour cela nous allons mettre en place une solution de tri pour les déchets textiles dans les futures déchetteries de l’île et cela commencera avec celle de Malamani qui devrait être opérationnelle en août », précise le président du Sidevam.
S’inscrire dans une démarche vertueuse et solidaire
Par leur partenariat, le Sidevam et MRC TLC s’engagent ainsi dans une démarche de protection de l’environnement à travers la valorisation des déchets, mais pas seulement puisque des emplois devraient être créer. « Cette initiative que nous prenons avec le Sidevam est un tournant décisif pour lutter contre la prolifération des déchets textiles. C’est un travail que nous avons mené depuis plusieurs années maintenant. Nous voulons ainsi construire un avenir plus propre et plus durable pour les générations futures en protégeant notre environnement et en préservant nos ressources. Il est donc impératif d’avoir un modèle de gestion durable des déchets », insiste FOUNDI Moundhir-Had. L’objectif de MRC TLC est de devenir une structure de l’économie sociale et solidaire (ESS) et d’avoir un cercle vertueux en formant et en embauchant des Mahorais. « Nous voulons former les jeunes de cette île aux métiers de l’économie circulaire en leur offrant des opportunités en tant que techniciens, responsable communication, ou encore chef de projet. Nous souhaitons former les acteurs locaux dans ce domaine afin de créer une chaine de valeurs et avoir une société plus inclusive et plus résiliente », poursuit le président de MRC TLC.
C’est ce que confirme Madi Madi Halidi, directeur général par intérim de MRC TLC, qui souhaite créer un site autonome qui collectera, triera, transformera les déchets textiles. « Nous voulons créer sur notre site un atelier de tri et de transformation en local. L’idée est d’avoir un cercle vertueux et de gérer un maximum de déchets. Ce qui pourra être transformer sur place le sera avec du upcycling local (réparation ou transformation pour créer de nouveaux produits) et le reste sera envoyer à nos partenaires en métropole afin d’être valoriser en énergie par exemple ». Pour cela MRC TLC souhaite former et recruter des jeunes. « Nous attendons l’agrément de la Deets (Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités) de Mayotte pour que l’on puisse former des jeunes dans la logistique, la collecte mais aussi dans la détection de textiles réutilisables ou non. Si tout va bien nous devrions obtenir l’agrément en novembre prochain », assure Madi Madi Halidi.
B.J.