C’est une première à Mayotte. Le Super Fight 976 qui se dispute pour la 3ème année sur l’île, propose en deuxième partie de soirée ce samedi 22 juin de18h à 21h30 au gymnase Jean-François Hory de M’gombani, les championnats d’Europe et du monde de la discipline.
Nous avons rencontré l’organisateur de l’évènement, Ahamada M’bayé Bakar, Président de la Ligue Mayotte kick-boxing, et président du Centre Multisports de M’roalé (C2M) et le co-organisateur Saïd Soulaimana lors de la pesée des joueurs au Koropa ce vendredi.
La pesée, c’est l’action qui donne le « la » du Super Fight. « Dans tous les combats, le certificat médical est demandé, et la pesée officielle autorise ou pas le combat dans sa catégorie. » Certains boxeurs se pèsent en caleçon, pour assurer le coup, d’autres arrivent décontractes devant la balance, « 60,3kg » annonce la voix au micro. Donc bon pour le service ! Deux catégories de poids, les moins de 65kg, pour le championnat du monde et moins de 61 kg pour le championnat d’Europe.
Les 26 combattants ont revêtu les maillots et shorts offerts par les partenaires, et parmi eux, deux vedettes, Jérémy Monteiro, de la Team Konate à Paris, qui va essayer de décrocher le titre de championnat du monde contre le grec Ionis Tsoukalas, et le réunionnais Jérémie Absalon, pour la ceinture européenne, contre un autre grec, Fotios Karasiannis, « c’est la fédération internationale de kick-boxing qui a proposé ces noms pour les combats ».
« Le kick-boxing rend nos jeunes intègres »
Nous avons rencontré les deux pointures françaises. Jérémie Montero, 25 ans, a déjà combattu à ce niveau : « J’ai déjà décroché le titre de Champion du monde en 2022, on est donc deux prétendants à vouloir endosser cette ceinture. » Il est monteur d’ascenseur chez Otis dans la vie. Quant à Josué Absalon, 27 ans, lui, il défend son titre ce samedi, « c’est le coach qui a géré la préparation ». Il travaille à La Réunion comme contrôleur dans un casino quand il n’est pas sur le ring. Ils sont déjà tous deux venus à Mayotte pour un gala l’année dernière.
Avant ces deux combats en forme de feu d’artifice, 22 boxeurs vont s’affronter, dont 8 mahorais, et nous avons, nous aussi, des pépites. On recense désormais 11 clubs à Mayotte. Saïd Soulaimana nous parle de deux sportifs en particulier : « Les résultats nationaux commencent à tomber à Mayotte. Je garde notamment un œil sur Izagui Bakari, champion de France junior, et Riad Issoufa, que je prends sous mon aile, il va intégrer ma team de préparation à La Réunion ». On a du mal à imaginer les deux jeunes garçons en train de combattre tant ils sont réservés avec leurs visages d’ange. Le premier est en terminale, « je pense que je vais décrocher mon bac, les épreuves se sont assez bien passées, j’intègrerai l’année prochaine un BTS pro », et le second en Première, « le Bac de français, ça a été. »
Mais tous les jeunes n’ont pas ce profil, et pour Saïd Soulaimana, le kickboxing est une planche de salut : « Moi-même, jeune, j’étais turbulent, j’avais trop d’énergie, je suis sorti des rails. C’est le kick-boxing qui m’a permis de me recanaliser, le sport, c’est l’école de la vie, il apporte beaucoup de valeurs. On s’entraine pour gagner. Ça rend intègre nos jeunes, c’est de l’éducation populaire, l’école de la 3ème chance. La 1ère, ce sont les parents, la 2ème, c’est la scolarité, et la 3ème, c’est le sport, et notamment, le kick-boxing ».
Pendant ce temps, les boxeurs défilent un à un et se préparent mentalement pour le grand combat de samedi. Ce cru du Super Fight 976 s’annonce comme un gala international de haut niveau
Anne Perzo-Lafond