Alors que certains profitent des vacances pour se reposer et voyager, d’autres décident de continuer l’apprentissage en se tournant vers la conduite. Les auto-écoles, déjà sollicitées tout au long de l’année, voient leur activité exploser pendant les vacances de fin d’année et celles d’été.
Un pic d’activité pendant les vacances
Cet engouement s’explique par le fait que pour les jeunes, les mahorais y compris le permis de conduire symbolise la liberté, un sésame indispensable pour le quotidien mais aussi souvent exigé dans le monde professionnel. Mais pour les candidats, l’attente peut vite devenir frustrante. Certains examens sont programmés plusieurs semaines, voire mois à l’avance, obligeant à patienter malgré la motivation. Dans beaucoup d’établissements de l’île, l’affluence double voire triple durant ces périodes. Comme nous l’a partagé Index, gérant d’auto-école et moniteur : « Pendant les vacances on privilégie plus les élèves et les étudiants aux autres personnes car nous savons que c’est le seul vrai moment de calme qu’ils ont du coup on organise l’agenda au maximum pour eux ».

Et comme il est également professeur de français au collège de Labattoir en dehors des vacances, cela signifie qu’au lieu de se reposer pendant les congés scolaires, il doit troquer sa casquette de professeur pour venir en soutien aux moniteurs de son auto-école. Cette double casquette illustre bien l’intensité du rush. « Les journées s’allongent et l’équipe doit mettre les bouchées doubles pour répondre à la demande… Parfois on travaille jusqu’à 20h du soir pour essayer d’envoyer le plus d’élèves possible à l’examen », nous a précisé Index.
Malgré tous les aménagements réalisés, des difficultés subsistent également en dehors des périodes de vacances, telles que le manque de moniteurs ou la pénurie d’examinateurs.
Une population jeune et des auto-écoles saturées
Une partie de cette affluence s’explique par la démographie de l’île, Mayotte compte une population très jeune qui ne cesse d’augmenter. Cette combinaison fait que les centres de formation peuvent rapidement atteindre leurs limites et se retrouver saturés, surtout pendant les moments de pauses scolaires. De plus, depuis le début d’année 2024, l’âge minimum pour passer et obtenir le permis de conduire pour les voitures (catégorie B) est passé de 18 à 17 ans. Cette réforme a été mise en place pour améliorer la mobilité et l’accès à l’emploi des jeunes, notamment dans les zones rurales et en Outre‑mer.

La majorité des candidats qui se présentent à cette période sont des personnes scolarisées, souvent en terminale ou en études supérieures. « J’ai placé mes heures de conduite en avance à des horaires privilégiés. Les vacances, c’est le meilleur moment mais il faut vraiment s’y prendre tôt parce qu’on est nombreux et certaines auto-écoles sont remplies », a partagé une étudiante en classe de Brevet de Technicien Supérieur (BTS), expliquant « qu’avec les cours et les examens, c’est compliqué de s’organiser ».
Pour le moniteur d’auto-école, la solution est à l’opposé de l’option des candidats : ne pas attendre les périodes de forte affluence. « Étaler l’apprentissage sur l’année permet d’éviter la précipitation. Même deux à trois séances par semaine, c’est mieux que de tout concentrer pendant les vacances qui sont attendues par tout le monde ». La demande, selon lui, ne cesse d’augmenter chaque année. Les étudiants veulent souvent décrocher leur permis avant de partir poursuivre leurs études, rendant la période des vacances encore plus stratégique.
Shanyce MATHIAS ALI.


