Imaginez un objet discret sur votre téléphone ou dans votre poche, prêt à intervenir en cas de danger, que ce soit une agression dans la rue, une situation délicate au travail ou à l’école. Safee, primé au CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas, s’installe à Mayotte et à La Réunion avec un message clair : la sécurité est l’affaire de tous.
Un garde du corps personnel dans un petit boîtier

Grégory Poirier, CSO de Safee, le dit lui-même : « C’est un vrai garde du corps personnel, toujours avec vous ». Le fonctionnement est intuitif : deux pressions déclenchent l’alarme de 105 décibels, suivie de l’enregistrement automatique de vidéo, audio, géolocalisation et itinéraire. Même si l’agresseur s’empare du téléphone, toutes les données sont déjà sauvegardées dans l’application, prêtes à servir de preuves.
À Mayotte, où les agressions restent fréquentes, ce dispositif pourrait littéralement changer la vie de nombreuses personnes. Une Mahoraise de vingt-neuf ans regrette ne pas l’avoir découvert plus tôt. « En 2024, j’ai été agressée à Mayotte et poursuivie à la machette. J’ai porté plainte mais, comme les agresseurs étaient cagoulés, la police n’avait pas assez de preuves pour les identifier. L’affaire a été classée sans suite. Peut-être qu’avec ce boîtier j’aurais pu les faire fuir avec l’alarme ou filmer la scène ».
Le boîtier n’est pas seulement pensé pour les agressions physiques, il peut aussi intervenir dans des situations de harcèlement scolaire ou professionnel, offrant une protection immédiate et documentée. Techniquement, le boîtier est ultra-compact : 7 millimètres d’épaisseur, 40 grammes, autonomie de 30 jours et recharge USB-C.
3.000 boîtiers pour sécuriser Mayotte et La Réunion

3.000 boîtiers Safee ont été commandés pour Mayotte et La Réunion, commercialisés par SFR et destinés à un large public : particuliers, associations, établissements scolaires, personnels hospitaliers et salariés exposés. Le message est clair : la sécurité ne doit pas être un luxe, mais un réflexe.
À Mayotte, toutes les équipes commerciales itinérantes de SFR sont déjà équipées du boîtier, combinant protection concrète et sensibilisation à l’importance de la sécurité via la technologie. Les habitants de l’île pourront également se procurer le boîtier dans toutes les boutiques SFR, avec une offre de lancement à 59,99 euros au lieu de 64,99 euros.
À La Réunion, l’association AMAFAR‑EPE, qui accompagne des personnes victimes de violences, bénéficiera elle aussi de boîtiers pour renforcer la sécurité de ses bénéficiaires et fournir des preuves fiables en cas de nécessité juridique. Yolande Lepinay, directrice adjointe, explique : « Certaines femmes sont sorties du cercle de la violence, mais restent terrorisées de croiser leur agresseur dans la rue. Pour les enfants, notamment en garde alternée dans des contextes compliqués, ce boîtier peut être une clé. Et les enregistrements sont un outil juridique précieux ».
Ainsi, que ce soit pour protéger les salariés exposés à Mayotte ou les victimes accompagnées par des associations à La Réunion, le boîtier Safee se positionne comme un outil concret de prévention et de protection pour tous.
Une innovation récompensée, déjà adoptée ailleurs, et très attendue ici

Lauréat du CES de Las Vegas, Safee s’impose déjà en métropole, chez Boulanger ou dans des établissements de santé. « Malheureusement, tout le monde en a un peu besoin aujourd’hui », glisse Grégory Poirier avec un sourire amer. Le boîtier fonctionne avec tous les téléphones, sans abonnement obligatoire, et offre une protection immédiate et accessible à tous les contacts d’urgence.
À Mayotte, où le sentiment d’insécurité reste fort, ce petit objet de quelques grammes prend une dimension concrète : il peut redonner un peu d’air, un peu de liberté, un peu de courage pour sortir et va bien au-delà d’un simple gadget technologique. Une innovation discrète… mais dont l’impact pourrait bientôt se faire entendre très fort dans la vie quotidienne de l’île.
Mathilde Hangard


