Une fois encore ce n’est qu’au dernier moment où nous avons été informés qu’une vaste opération de contrôle allait se dérouler. Cette fois-ci c’était du côté de Majicavo dans l’un des plus grands bidonvilles de France, le quartier de Mavadzani, où près de 500 habitations informelles ont été recensées, ce qui représente potentiellement 2.500 à 5.000 personnes vivant dans des conditions insalubres. « Il faut compter un peu près entre 5 à 10 personnes par habitation… », indique le numéro 2 de la gendarmerie Mayotte, le colonel Olivier Casties, venu spécialement pour superviser l’opération. Pour l’instant nous faisons encore de la pédagogie en expliquant aux gens qu’ils doivent partir, mais aussi du contrôle d’identité notamment. D’ici quelques semaines nous serons dans l’évacuation », poursuit-il.
Une démolition du bidonville de Mavadzani fin juin/ début juillet ?
Même si le numéro 2 de la gendarmerie ne s’aventure pas à donner de date précise, il ne fait maintenant plus vraiment de doute que ce quartier fait partie des cibles de destruction de l’opération « Mayotte place nette ». « A terme ce quartier va être nettoyé…Les complexités réglementaires et juridiques nous ont posé quelques difficultés par le passé mais maintenant nous allons avancer ». En effet si un nombre impressionnant de gendarmes a été mobilisé pour cette opération de contrôle, il s’agissait aussi pour eux de repérer la configuration des lieux et la topographie du site pour une future opération de démolition. « Aujourd’hui nous avons procédé à des contrôles et à la vérification des identités des personnes mais aussi à la recherche de stups ou autres. C’est un quartier ou nous allons régulièrement afin de montrer notre présence mais également pour rassurer la population et sécuriser les gens qui vivent ici ».
Le colonel admet qu’environ 15% de la population y est délinquante. « C’est pour cela que nous arrivons en nombre, nous sommes obligés si l’on veut que cela se passe bien. En venant à une dizaine de gendarmes la situation serait tout autre… ». Aussi, aux détracteurs et aux sceptiques, le numéro 2 de la gendarmerie de Mayotte assure que « les gendarmes vont partout tout le temps ! Il n’y a aucun endroit sur ce territoire où l’on s’interdit d’aller, insiste-t-il. En venant dans ce quartier régulièrement et avec les effectifs nécessaires cela atténue les choses car l’objectif de l’opération d’aujourd’hui est que lors de la destruction de ce quartier, d’ici quelques semaines, les choses se passent le plus calmement possible ».
Durant les quatre heures qu’a duré cette opération, aucun n’incident n’a été à déplorer, la situation était d’un calme assez impressionnant, même si quelques personnes ont été interpellées, notamment des ESI (étranger en situation irrégulière) et d’autres qui étaient recherchées par la justice. Le colonel Casties a également fait savoir que dans le cadre de l’opération « Mayotte place nette » il y avait régulièrement des opérations de ce type et que cela allait continuer. « En ce moment nous axons nos efforts sur Koungou où nous y menons des actions tous les jours ».
B.J.