Après deux jours intensifs à Mayotte, au cours desquels il a visité le Centre de Rétention Administratif, la retenue collinaire de Combani et rencontré bon nombre d’élus et de membres de collectifs citoyens, François-Xavier Bellamy a terminé son séjour sur notre île par une conférence de presse au restaurant le 5/5 à Mamoudzou. Accompagné du député Mansour Kamardine, figure phare des Républicains à Mayotte, et d’Anzimiya Houmadi, la conseillère municipale de Mamoudzou et Vice-présidente de la Caisse des écoles, qui vient tout juste d’intégrer la liste pour les élections européennes en 34ème position, il y a détaillé les principaux points que son parti souhaite défendre au Parlement européen pour améliorer les conditions de vie sur l’île aux parfums.
La lutte contre l’immigration clandestine
Thématique chère aux Républicains, comme au Rassemblement National d’ailleurs et à un grand nombre d’habitants de Mayotte politisés ou non, François-Xavier Bellamy a insisté sur la nécessité de lutter contre l’immigration clandestine sur le territoire. « Mayotte est en train de s’enfoncer. Rien ne va, ni sur le plan de l’accès à l’eau, de la santé, de l’insalubrité, des infrastructures. Tous ces sujets découlent principalement du même problème : la crise migratoire qui ne fait que s’aggraver à Mayotte depuis des années », déclare la tête de liste des Républicains. « Cela fait très longtemps que le député Mansour Kamardine alerte le gouvernement à ce sujet, mais en vain. Nous avons l’impression de « crier dans le désert » », ajoute-il. S’il se félicite de la décision du gouvernement de supprimer le droit du sol à Mayotte, il tient à préciser que « les Républicains avaient déjà fait cette proposition depuis des années sans être écoutés ».
Afin de lutter plus efficacement contre cette immigration illégale, il propose également, tout comme les candidats de la liste de la majorité présidentielle « Besoin d’Europe », d’œuvrer pour déployer l’agence de surveillance des frontières, Frontex, dans l’océan Indien. Il propose aussi de mettre en œuvre les moyens de l’Europe pour engager « un véritable bras de fer » avec les Comores et les pays d’Afrique continentale pour résoudre cette question. « Ces pays reçoivent de l’argent de la France et donc de l’Europe (les aides au développement). Si on suspend toutes les demandes de visa ainsi que toutes les aides financières à ces pays tant qu’ils refusent de récupérer leurs ressortissants arrivés illégalement à Mayotte, je pense que cela serait un excellent levier d’action pour agir efficacement contre l’immigration clandestine », affirme la tête de liste des Républicains. Afin de convaincre les Mahorais de voter de préférence pour les Républicains plutôt que pour le Rassemblement National, qui a des idées similaires sur la question, il dénonce « le double discours » de ce dernier dont les alliés européens sont favorables à « un retour » de Mayotte dans le giron des Comores.
La sous-consommation des fonds européens
Le second « grand cheval de bataille » de François-Xavier Bellamy pour améliorer le sort de Mayotte au sein de l’Union Européenne est la lutte contre la sous-consommation des fonds européens alloués au territoire. « Mayotte est la seule RUP où les fonds européens sont administrés par l’Etat et non par les élus du département. Certes, cela a été fait au départ avec leur accord, car les élus craignaient de ne pas posséder l’ingénierie nécessaire pour gérer ces fonds. Toutefois, force est de constater que ces fonds sont actuellement très mal gérés par l’Etat et que la plupart de l’argent alloué pour Mayotte repart à Bruxelles sans avoir été consommé. C’est une situation révoltante et je pense que l’Etat devrait plutôt rendre cette compétence aux élus tout en les accompagnant et en les formant à l’utilisation de ces fonds », explique François-Xavier Bellamy. Pour bénéficier des fonds européens, il faut que les collectivités soient en mesure d’apporter une contribution de 20% au projet total. Or la plupart des collectivités mahoraises n’en ont pas les moyens. « Je me bats depuis des années pour que cette condition des 20% soit levée à Mayotte », ajoute le député européen qui plaide pour allouer un budget « assistance technique » aux collectivités mahoraises afin de « les faire monter en compétence ». « Actuellement le budget alloué à Mayotte est le moins mobilisé de toute l’enveloppe européenne ! », s’indigne-t-il.
Si Anzimiya Houmadi n’arrive qu’en 34ème place sur la liste des Républicains pour les élections européennes (elle est donc très certainement non-éligible), François-Xavier Bellamy estime que sa présence a « une forte valeur symbolique », prouvant ainsi que Mayotte est désormais réellement prise en compte au sein de l’Union Européenne par le parti Les Républicains.
N.G