Souvent méconnu de la plupart des Mahorais, le GIP (Groupement d’intérêt public) l’Europe à Mayotte contribue pourtant grandement au développement de notre territoire. Le data center de Mamoudzou, le renouvellement des barges, la première phase du projet Caribus ou encore les travaux de l’hôpital en Petite-Terre pour ne citer qu’eux, sont des projets financés par l’Union européenne au travers du GIP.
Un GIP pour quoi faire ?
Le Groupement d’intérêt public permet à des partenaires publics et privés de mettre en commun des moyens pour la mise en œuvre de missions d’intérêt général. En 2014 Mayotte est devenue une RUP (Région ultrapériphérique de l’Union européenne) et à ce titre l’île au lagon a pu bénéficier des mêmes droits et des mêmes avantages que les autres départements français en devenant éligible aux fonds européens, notamment le Feder (Fonds Européen de Développement Régional) et le FSE (Fonds social européen). Jusqu’en 2020 la préfecture avait notamment l’exclusivité concernant l’autorité de gestion, alors que le Conseil départemental prétend toujours de pouvoir gérer ces fonds.
Face à des débuts difficiles et une gestion compliquée et critiquée comme nous l’avons expliqué, l’État a décidé de créer le GIP de l’Europe à Mayotte, en 2021, afin de mieux gérer les fonds et la consommation des enveloppes, mais aussi de fournir les effectifs suffisants pour une meilleure coordination. De 2014 à 2020, l’Union européenne avait ainsi consenti pour 250 millions d’euros de fonds disponibles pour le 101e département français. Ces fonds ont notamment servi à lancer de grands projets d’infrastructures comme le Caribus par exemple ou encore le financement à 70% des dépenses de formation du RSMA. La programmation pour la période 2021-2027 prévoit ainsi une forte augmentation du budget des fonds passant ainsi de 250 millions d’euros à quasi 500 millions d’euros, « c’est un doublement de l’enveloppe », indique François Duhesme, responsable communication du GIP.
Aussi ce changement de présidence, bien que statutaire comme l’a souligné Ben Issa Ousséni, va permettre au Conseil départemental de superviser l’Assemblée générale et le fonctionnement interne de cette structure, mais c’est bien le préfet qui gardera l’autorité de gestion pleine et entière. Comme l’a rappelé François-Xavier Bieuville, « C’est un moment important pour Mayotte… J’en profite pour saluer le travail remarquable des agents du GIP, pour leur professionnalisme, leur conscience professionnelle et leur sens de la mission. Les résultats sont excellents ! Le GIP est la preuve que quand tout le monde travaille ensemble cela fonctionne et donne de bons résultats pour le développement de Mayotte ».
Pour le président Ben Issa Ousséni, même si au début il y a eu des difficultés au démarrage, le résultat obtenu est plus que satisfaisant. « Le GIP fonctionne bien et il faut continuer à l’améliorer. Il ne doit plus seulement instruire les dossiers et les sélectionner, mais également accompagner les porteurs de projets afin de consommer les fonds alloués. Un directeur sera prochainement nommé au mois de mai afin de donner une nouvelle impulsion. Le GIP est le fruit d‘une bonne collaboration entre le Conseil départemental et la préfecture car notre but commun est de répondre aux missions qui nous sont confiées et d’être au service des Mahorais et du développement du territoire ».
B.J.