Reprenant le premier bilan à J+8 de l’opération Place nette de Marie Guévenoux ce mardi, l’ancienne maire de Sada et présidente du mouvement Maore Solidaire écrit au ministre de tutelle de Marie Guévenoux, reprochant une opération de communication destinée à « produire du chiffre » pour « nos compatriotes de l’Hexagone ».
La comptabilité sur les bidonvilles détruits, les contrôles et les interpellations diffusée à grande échelle est vécue comme un décalage par Anchya Bamana qui dénonce « un ballet de chiffres » et dresse de son côté une comptabilité, « Des bus scolaires caillassés à Sada la nuit du samedi 19 avril, des bus caillassés à Koungou ces deux derniers jours entraînant un doit de retrait des conducteurs, des affrontements entre migrants laissés pour compte et délinquants dans le quartier Massimoni à Cavani… tous ces évènements font que le quotidien des mahorais se suit et se ressemble.» Et note que des kwassa continuent à arriver sur nos côtes, « dans un contexte plus que préoccupant d’une épidémie de choléra à Anjouan ».
Kwassa et titres de séjour toujours d’actualité
Dans ce domaine, celle qui se présente aussi comme la présidente de l’association des anciens élus de Mayotte (créée en 2023) réclame l’implication du ministre des Affaires étrangères et des Armées, pour « contraindre le président des Comores à arrêter le départ des kwassas d’Anjouan vers Mayotte ».
Évoquant une « grogne qui monte actuellement au sein de la population », notamment au sujet de titres de séjour qui seraient toujours délivrés en préfecture aux primo-arrivants, Anchya Bamana, renouvelle la demande d’une prise en charge de ces actes dans les ambassades de France des territoires de départ des migrants.
Revenant sur la situation dramatique des centaines de migrants dormant dehors avec femmes et enfants à Cavani que la ministre n’a pu voir, elle est « une honte pour notre République tant sur le volet humain que sanitaire ! », souligne-t-elle.
Elle réclame enfin avec ses pairs anciens élus de pouvoir participer aux réflexions portées sur la loi Mayotte.
A.P-L.