
La séance plénière s’est ouverte dans la matinée à l’hémicycle Younoussa Bamana, présidée par Abdou Dahalani, président du Conseil économique, social et environnemental de Mayotte. Plus d’une dizaine de participants étaient présents, dont certains en visioconférence tels que Fatima Souffou ou encore Nadine Hafidou. L’objectif était d’avancer sur l’ensemble des avis qui seront transmis au Conseil départemental pour la séance prévue ce mardi.
Selon le président, ce rendez-vous joue un rôle central. « Nous nous réunissons pour examiner les projets avant qu’ils ne soient présentés au Département. Notre avis arrive juste avant et permet de préparer le terrain ». Pour cette séance, aucun suspense : tous les avis ont été adoptés à l’unanimité, sans débat majeur.
Un enjeu pour l’énergie et le réseau électrique
Les membres du Cesem ont commencé par valider une série de projets d’avis comme la programmation des travaux d’enfouissement du réseau électrique en milieu rural ; les autorisations d’engagement et crédits de paiement ; le taux des droits de mutation ; et même la question du renoncement au dividende, cette année, pour Électricité de Mayotte (EDM). Sur ce dernier point, Abdou Dahalani salue la décision : « C’est un bon choix. Cela permet de dégager des marges qui peuvent directement bénéficier aux usagers », explique-t-il. Il a également insisté sur l’enjeu social, rappelant que la précarité énergétique est un problème très présent sur le territoire, et qu’avec ces moyens, les conditions de vie des familles pourront être nettement améliorées.
Concernant l’enfouissement du réseau électrique, le président a rappelé que le territoire ne peut plus se permettre de repousser ces travaux et a vraiment mis l’accent sur la nécessité de moderniser les installations. « C’est important pour notre futur. Et c’est maintenant que ça doit être fait », a insisté Dahalani. L’île avait récemment fait les frais de son installation électrique désuète, après le passage du cyclone Chido il y’a moins d’un an. Beaucoup de foyers du département s’étaient retrouvés privés de la ressource pendant plusieurs jours voire semaines.
Études de fond et sécurité : des enjeux à long terme

Au-delà des avis techniques, le Cesem poursuit plusieurs travaux de fond. Abdou Dahalani a présenté les initiatives récentes, notamment la participation à l’assemblée générale du Conseil économique, social et environnemental régional de France (Ceser) , au cours de laquelle il a remis au président du Conseil départemental, Ben Issa Ousséni, un document intitulé « Chemins d’avenir ». Ce texte pose la question de l’évolution future de ces institutions, de leur rôle et de la manière dont elles doivent aborder les grands enjeux à venir.
À Mayotte, plusieurs chantiers importants sont relancés tels que l’étude sur l’école (ndlr, mise en pause puis réactivée après Chido), qui a pour objectif d’analyser l’état du système éducatif, fortement fragilisé, et fournir aux décideurs des outils concrets. Les anciens recteurs ont déjà été auditionnés, et d’autres acteurs de terrain doivent suivre afin de compléter les informations nécessaires. En parallèle, l’étude sur la mobilité, en voie de finalisation, cherche à comprendre comment un territoire aussi petit peut mieux connecter ses réseaux, éviter les incohérences entre projets et surtout réduire le coût des déplacements. Dahalani a appuyé sur le fait qu’un trajet du sud jusqu’à Mamoudzou coûte actuellement dix à quinze euros, alors que dans d’autres territoires ultramarins comme La Réunion, le même trajet revient à deux euros grâce aux transports publics.
La séance a aussi permis d’aborder la question de la sécurité, un sujet sensible sur l’île. Selon le président du Cesem, ce qui était autrefois un cas isolé devient aujourd’hui le quotidien des Mahorais, et il est nécessaire de mettre en place des mesures structurelles. Le Cesem prévoit d’organiser un forum public après les élections pour réunir tous les acteurs concernés et réfléchir à des solutions durables et ouvrir le débat sur plusieurs sujets. « Mayotte n’est pas condamnée à être un territoire contrôlé par la délinquance, c’est pas possible », a partagé le président du Conseil économique, social et environnemental de Mayotte.
Les participants ont aussi validé le compte rendu de l’assemblée précédente qui s’est tenue le 11 novembre dernier. Le rassemblement s’est terminé avec un point sur la conférence régionale prévue en fin de semaine et sur la prochaine désignation de trois représentants internes. Ce mardi, tous les avis validés la veille vont être présentés aux élus du Conseil départemental ainsi qu’au président Ben Issa Ousséni, qui prendra les arbitrages définitifs.
Shanyce MATHIAS ALI.


