L’intitulé de cet événement spécial dédié aux femmes avait pour thème « Femmes mahoraises, femmes de tous les défis ». Plusieurs ateliers de chants, danses, gastronomie, ainsi que des conférences animées par des femmes étaient organisés afin de mettre en lumière la force, la place et la contribution des femmes de Mayotte dans tous les aspects de la société mais aussi dans les arts à la fois visuels, culinaires et gastronomiques. Pour marquer cette cérémonie plusieurs élus et institutionnels avaient fait le déplacement parmi lesquels le maire de Dembéni, Moudjibou Saidi, qui a rendu hommage aux femmes de sa commune et plus généralement aux femmes mahoraises. « Les femmes jouent un rôle essentiel dans la culture mahoraise, à la fois gardienne de la tradition et un soutien dans la construction familiale. Elles ont été à l’avant-garde de la lutte pour que Mayotte soit française. Elles ont brillé par leur courage, leur détermination et leur résilience. Elles sont un pilier essentiel dans l’histoire de notre île ».
L’édile en a profité également pour rendre un vibrant hommage à Zakia Madi, première femme martyre qui a payé de sa vie son combat pour que Mayotte soit française. « Elle a été tuée à 16 ans par la garde comorienne alors qu’elle manifestait et revendiquait pour que Mayotte soit française. Son sacrifice doit rester dans la mémoire collective », a-t-il insisté. Puis l’élu a souligné le parcours des femmes mahoraises et leur réussite dans l’éducation. « Elles ont atteint l’excellence académique et professionnel. Chaque femme à Mayotte peut s’épanouir pleinement, elles ont ainsi le pouvoir de réaliser leurs rêves et de changer le monde ». Le maire de Dembéni a conclu son discours en dédiant un poème de Camara Laye aux femmes de Mayotte intitulé : « A ma mère ».
Le 8 mars 2024, une date historique pour les droits des femmes en France
Comme l’a souligné le président de la Cadema, Rachadi Saindou, vendredi dernier fera date dans l’histoire de France du fait de l’inscription, quelques jours auparavant, de l’IVG (Interruption volontaire de grossesse) dans la Constitution française. « C’est un avancée majeure », a salué le président de la Cadema. Puis il est revenu sur quelques dates historiques concernant les droits des femmes comme la possibilité de passer le bac (1924), l’entrée au Gouvernement (1936), le droit de vote (1944), la loi sur la parité (2000) ou encore la nomination de Yaël Braun-Pivet, en 2022, première femme présidente de l’Assemblée nationale.
Rachadi Saindou a lui aussi rendu hommage aux femmes mahoraises : « Femmes de tous les défis. Elles sont au centre de notre société, elles sont un repère, elles transmettent les valeurs, elles ont été actives et ont mené la lutte dans les années 1960 avec les Chatouilleuses… Elles ont ainsi marqué l’histoire de Mayotte. Cette journée c’est la reconnaissance de leurs droits et la réaffirmation de l’égalité entre les femmes et les hommes. Même si le chemin pour l’égalité est encore long, nous devons le poursuivre pour l’égalité des genres », a-t-il conclu. La matinée s’est poursuivie avec des tables rondes où plusieurs femmes ont fait des récits et raconté des parcours de vie.
B.J.