Ce matin de nombreuses Protection Maternelles et Infantiles (PMI) de l’île ont gardé leur portail fermé. Et pour cause, dans la nuit, ils avaient été cadenassés. Aucune revendication jointe, mais à Acoua, un foulard plus que symbolique accroché à la grille puisqu’il s’agit du tissu aux fleurs d’ylang noir, rouge et jaune portée par la chatouilleuse historique Zena Mdere, et repris par les Forces vives lors des manifestations.
Service du conseil départemental, la PMI est chargée d’assurer la protection sanitaire de la mère et de l’enfant notamment à travers le suivi des grossesses des premières et la vaccination des seconds de zéro à six ans.
Dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine, ce sont des infrastructures régulièrement pointées du doigt à Mayotte pour accueillir 85% de non assurés sociaux. Surtout que depuis leur transfert au conseil départemental en 2006, la prise en charge n’avait pas été compensée par l’Etat, ce qu’avait critiqué l’IGAS, l’Inspection Générale des Affaires Sociales. Depuis 2018, « l’Etat a corrigé cette omission », pour reprendre les termes de la Chambre régionale des Comptes, en lui attribuant une compensation rétroactive qui leur a permis de fonctionner.
Mais depuis le début de la crise sociale, elles fonctionnent en mode dégradée, soignants et patientes ayant les pires difficultés à se rendre dans la PMI de leur commune.
A.P-L.