A quelques heures de l’arrivée de la Première ministre, plusieurs voix syndicales s’élèvent portant des revendications, parfois contraire à celles des parlementaires et des collectifs. Pour le Medef, il faut avant tout solutionner la crise sécuritaire.
Le syndicat Solidaires, incluant Sud Santé sociaux, Sud Education, Sud PTT et Solidaires Finances publiques, commence par suggérer une réponse à la crise d l’eau, reprenant des mesures en cours, accélération des forages, de la construction de réserves collinaires, de lutte contre les fuites. Plus largement sont demandés l’application des droits et lois de la République française, « sans exception », l’alignement des minima sociaux, « la suppression du droit local dans nos États civils », la hausse de l’indexation des salaires, « l’application du droit des étrangers, notamment pour les jeunes bacheliers dans la poursuite de leurs études supérieures ». Davantage de classes et de logements sont également listés.
De son côté, la CGT Educ’action appelle à un « véritable plan d’urgence public », pour répondre à « une situation sociale comparable à celle des pays du tiers-monde où notre île est le département le plus touché en termes de violence, de maltraitance et de malnutrition des enfants ». S’adressant à la première ministre, ils indiquent que « ce n’est pas de visite ministérielle et d’un discours de plus sur l’immigration dont nous avons besoin, mais de moyens pour l’ensemble de nos services publics ». Le syndicat de l’Education nationale s’élève contre les mesures préconisées par le ministre Gabriel Attal de mise en place de groupes de niveau qui favoriseraient des élèves « au capital culturel élevé », et préfère réclamer davantage de moyens dont l’augmentation de salaires, une réévaluation de l’indexation pour plus d’attractivité, des recrutements de titulaires, le passage en REP+ de tous les établissements, une protection sanitaire et contre l’insécurité, l’IRCANTEC, etc. Indiquant mener le combat avec la FSU et la CFDT, ils appellent à la mobilisation le 12 décembre devant le rectorat.
Le Mouvement des Entreprises de France (Medef) s’associe à la Fédération Mahoraise du BTP dans un courrier adressé à Elisabeth Borne : « Depuis quelques semaines, nous assistons à des faits de guérilla de plus en plus violents et à répétition. Des quartiers de communes qui jusqu’ici était réputé tranquilles, sont l’objet de phase de violence sans précédent, et ce, aussi bien de jour que de nuit ». Un contexte qui souligne les patrons, « complique énormément le maintien de l’activité économique », à la fois pour les salariés sur leur trajet pour se rendre au travail, « caillassages, barrages, pillages », ou qui voient leur domicile brûler, « mais aussi pour les entreprises qui font l’objet de vandalisme, de destruction des outils de production et hésitent à répondre à certains appels d’offres, de peur, de voir leurs matériels, volé, dégradé ou détruit. » Ils demandent à rencontrer la Première ministre lors de sa visite ce 8 décembre, ou à Paris.
A.P-L.