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Naissance du Pôle des métiers de l’aérien à Pamandzi

Depuis plusieurs années, une filière des métiers de l’aérien était abritée au sein du lycée de Petite Terre. Elle monte en gamme puisqu’elle aura désormais son site propre tout à côté de l’aéroport Marcel Henry. Cela a été officialisé par la création d’un CIRAS ce vendredi à la case Rocher. Et d’autres Pôles de spécialités sont annoncés.

L’opportunité de créer un Pôle préparant les élèves aux métiers de l’aérien a été étudiée dès 2019 à Mayotte. Les acteurs que sont la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC), Edeis Aéroport Mayotte (exploitant de l’aéroport), la préfecture et le rectorat se sont réunis. Décision a été prise d’implanter dans un premier temps un début de filière au lycée de Petite Terre, il a déjà vu plusieurs générations de bacheliers pro spécialisées dans ce domaine.

Au lycée de Petite Terre en 2020, TP pour les élèves sur un Cessna

Parallèlement, l’implantation d’un pôle était étudié à proximité de l’aéroport. La DGAC était propriétaire du terrain, et après que le rectorat l’eut récupéré via la préfecture, les travaux étaient lancés sous la forme d’un Marché Global de Performance. Ils sont déjà bien avancés comme l’expliquait Houzainoudine Moustoifa, Responsable des projets immobiliers au rectorat : « Grâce à ce procédé rapide de MGP, le futur Pôle de l’aérien prend peu à peu forme, avec un hangar couvert à 60%, et les salles de classe en cours de construction. Nous pourrons faire la rentrée prochaine dans ce bâtiment ». Il jouxte l’aéroport. Il bénéficiera d’un plateau technique professionnel, plus structuré que l’installation actuelle du lycée de Petite Terre.

Multiplication des pôles

Jacques Mikulovic, Houzainoudine Moustoifa, Philippe Lefebvre et Pascal Lecocq, pour un point d’étape du projet

Pour le recteur Jacques Mikulovic, ce système de spécialisation professionnelle est parfaitement adapté à Mayotte : « Nous nous sommes aperçus qu’il y avait beaucoup de débouchés dans l’aérien, les pistes ont été lancées… c’est le cas de le dire, et trois recteurs successifs y ont travaillé. Cette notion de Pôle de compétence est amenée à se décliner, et nous avons déjà plusieurs idées. A Chiconi-Coconi, le Pôle agroalimentaire, à Bandrélé, l’hygiène et l’environnement et à Kahani, la Santé-bien être. Sans oublier bien sûr le lycée des métiers de la mer en Petite Terre. Nous aurons tout, mer, terre et air ! Le tout en Bac Pro mais aussi en BTS, et pourquoi pas monter ensuite de niveau. » Des pôles qui intègreront systématiquement des internats, « car ils vont scolariser des élèves venus de l’ensemble de l’île, et lorsqu’ils sont internes, ils développent une meilleure capacité de travail. »

Cette école spécialisée reprendra les diplômes déjà délivrés au lycée de Petite Terre qui avait accueilli la spécialité : Bac Pro Aéronautique option systèmes, Bac Pro des métiers de la sécurité aéroportuaire, Bac Pro de l’accueil en aérogare, des CAP, etc. « Pendant leur scolarité, ils doivent effectuer 22 semaines de stage dans une entreprise du secteur de l’aérien à Mayotte, à La Réunion ou en métropole. Ils sont employables de suite ou peuvent partir en mobilité ensuite et continuer à se former », nous explique Philippe Lefebvre, Délégué régional académique à la formation professionnelle initiale et continue.

Les entreprises peuvent s’installer, les professionnels sont là !

Les Bac Pro accueil, diplômes en main

Un papa tient en main le diplôme de son fils, un Bac Pro spécialisé dans l’aérien, « actuellement il est au lycée des métiers Charles de Gaulle à Toulouse, mais il n’arrive pas à trouver un stage ». La signature de ce jour par laquelle le recteur Jacques Mikulovic donne naissance au CIRAS, Comité d’Initiation Régional à l’Aéronautique et au Spatial, devrait permettre d’améliorer les choses, toujours selon le délégué académique : « Cela va permettre une cohérence des parcours, par rapport la demande économique des acteurs mais aussi pour qu’il n’y ait pas de rupture. » Ce travail mené depuis 2019 a pour objectif d’offrir des débouchés supplémentaires à la nombreuse jeunesse de l’île, « nous avons anticipé sur la venue d’acteurs spécialisés, comme les fournisseurs de drones, pour lesquels il faudra être formés, mais aussi la maintenance des avions, le travail en aéroclubs, du vol à voile, etc. »

Certains ont poursuivis la formation, explique le proviseur du lycée de Petite Terre, Pascal Lecocq, « ils font un an de mentions complémentaires pour se spécialiser, et sont très demandés ensuite. La société Airbus est en grand besoin. »

Parmi les parents venus récupérer les diplômes de leurs bacheliers, un jeune homme dont le visage n’est pas inconnu, Fernand Keistler, l’un des premiers pilotes de l’air mahorais, qui exerce toujours chez Ewa Air, « je suis venu récupérer le diplôme du petit frère de ma femme ! », l’aérien, une histoire de famille !

Le recteur lui, espère inaugurer le Pôle de l’aérien en présence du ministre Gabriel Attal « au premier trimestre 2024 »…

Anne Perzo-Lafond

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