Dans un communiqué dénonçant des tours d’eau « amplifiés », une potabilité de l’eau qui « n’est plus garantie », et des cas de diarrhées et vomissement qui leur seraient remontées en « augmentation croissante », le syndicat demande « les mêmes droits et la même qualité de service public que dans l’hexagone ».
Et réclame que le territoire soit placé « en état de catastrophe naturelle et de calamité agricole » afin de « permettre le déclenchement de l’indemnisation par voie d’assurance, la création d’un fonds de solidarité permettant d’aider notamment les collectivités territoriales et les agriculteurs, mais aussi l’envoi direct de moyens humains et matériels exceptionnels pour faire face au défi de la sécheresse ».
Plusieurs mesures sont réclamées : rendre l’eau du robinet et en bouteille gratuite, « puisque l’accès continu à une eau de qualité n’est plus assuré », et contrôler « les profiteurs de crise qui ne respectent pas le moratoire sur les prix », assurer la potabilité de l’eau par des contrôles quotidiens transparents et la mise en place de solutions de purification à destination des établissements scolaires en priorité, mettre en place une organisation permettant d’assurer l’approvisionnement en eau des plus vulnérables et l’accueil minimal des élèves tant que l’eau continuera de couler dans les établissements, renforcer le suivi des épidémies et des cas de déshydratation dans tous les dispensaires, à l’hôpital et dans les établissements scolaires et d’anticiper une éventuelle campagne de vaccination.
Au sujet des solutions déployées, le recteur Jacques Mikulovic nous livrait un scoop sur l’accompagnement de son ministère et les mesures qui en découlent.
Des demandes collant à la conjoncture, qui se greffent sur des revendications portées régulièrement par la CGT Educ’action: un plan d’investissement massif pour les constructions scolaires du 1er et du 2nd degré ainsi que pour les services administratifs, faire passer l’intégralité du département en REP + pour les écoles et les collèges et les lycées en zone sensible, créer le nombre de postes nécessaires dans toutes les catégories, adopter un vaste plan de titularisation des contractuels, augmenter significativement le point d’indice de tous les agents et octroyer l’ensemble des avantages spécifiques existants (ISG et IRPL notamment) à tous, individuellement, quels que soient le lieu résidence, le CIMM, et la situation conjugale.
Un préavis de grève a donc été déposé dans ele contexte de fragilité sanitaire, sans date, mais qui servira à couvrir toute action menée dans le cadre : droit de grève, droit de retrait « chaque fois que les conditions en seront réunis et que les travailleurs l’estimeront légitime », recours administratifs et juridiques, le non-paiement des factures d’eau puisque le service minimal auquel nous souscrivons n’est plus assuré.
« La Commission exécutive de la CGT Educ’action Mayotte soutient et soutiendra l’ensemble de ces modalités et s’engage, autant que possible, à y participer, grossir les rangs, et avancer ses idées. »
Aprés une 1ère manifestation le 9 septembre dernier qui avait peu rassemblé, le mouvement « Mayotte a soif » a lancé une nouvelle grande mobilisation le 27 septembre en réponse au manque d’anticipation de cette pénurie d’eau.
Rappelons que le ministre délégué aux Outre-mer Philippe Vigier est attendu ce début de semaine.
A.P-L.