Cette toute première fois sur le sol mahorais et majoritairement en cette future université, c’est une volonté ferme et sincère de la présidente du Cnous qui, à défaut d’avoir apporté à chaque étudiants mahorais, un collier de jasmin, a plutôt opté pour le côté pratique d’un petit-déjeuner complet et équilibré. Ce sont donc 1 500 take-away, intégralement financés par le Crous la Réunion-Mayotte, composés d’un croissant, d’une orange et d’une briquette de lait qui ont été conditionnés par l’entreprise Panima et offerts durant toute la matinée aux jeunes ainsi qu’à l’ensemble du staff du Cufr de Dembéni.
Pas qu’un one shot !
Une première opération fort appréciable et appréciée qui se veut déjà en piste de réflexion pour justement être renouvelée comme le précise Pierre-Olivier Sempère, directeur général du Crous : « Même si rien n’est dans l’immédiat officiellement acté, il est bien clair qu’il n’est nullement question d’une opération séduisante de Communation au motif de la venue de la présidente. Nous avons conscience de l’heure très matinale à laquelle la majorité des étudiants doivent se lever, des conditions de précarité et de ventre vide; c’est donc normal aussi de contribuer dans cette approche. À la Réunion, il est d’ailleurs proposé un petit-déjeuner de solidarité gratuit tous les mois. Nous pouvons donc envisager de renouveler ce type d’opération après cette première phase d’initiation ». Une première offrant également l’opportunité à la délégation en présence, ainsi qu’à la presse, de découvrir ce lieu de restauration — financé par le Crous — tout neuf, moderne, agréable et frais, ouvert en avril dernier. « Cette salle c’est un véritable espace de socialisation. Statistiquement parlant, nous savons qu’à 80% les étudiants aiment manger ensemble. Ce lieu est ouvert très tôt et s’adapte au mode de vie et aux besoins de ses usagers. Les jeunes se levant tôt le matin peuvent venir y prendre leur déjeuner déjà dès les 10h, tout comme ils peuvent s’y poser pour leur petit-déjeuner et même travailler. C’est un lieu accueillant, polyvalent et de travail; c’était notre volonté pour aussi améliorer leurs conditions de vie étudiante » nous indique Dominique Marchand.
On constate le chemin parcouru
À l’approche grands pas de cette nouvelle configuration et nomenclature qui attend le Cufr, au 1er janvier 2014 et, par effet collatéral officiel, le Crous la Réunion-Mayotte, il était important pour les équipes régionales et la représente nationale de venir échanger et prendre acte de ce qu’il avait été ambitionné et déjà annoncé en février dernier . Et en la matière, soyons objectivement clairs, on est plus que dans les clous et ce, aussi grâce au travail anticipatoire et de transition, efficacement appréhendé bien en amont. Qu’il soit question des élus, des acteurs plus ou moins directs et surtout, des étudiants eux-mêmes, l’acquiescement est quasi unanime.
L’implantation physique de cette antenne Crous au coeur même du centre universitaire est une aubaine. En effet, la complémentarité pratique du travail de terrain et de délivrance informative de Mcolo Bacar Mcolo, alliée à l’expérience administrative d’Aline Ferrère, respectivement responsable et gestionnaire du dossier social étudiant au sein du Crous Mayotte, font que les élaborations de dossiers aboutissent en matière d’aide financière à laquelle les étudiants peuvent prétendre. Ainsi, depuis leur implantion physique, c’est une augmentation de +20% de dossiers constitués et instruits dans le temps qui a été enregistrée, en comparaison de l’année précédente. Et grande première sur notre sol universitaire qui n’était jamais arrivée, ce sont plus de 400 étudiants qui ont pu bénéficier du versement anticipé de leur bourse de septembre, dès la fin du précédent mois d’août. Comme quoi, la gentillesse, alliée à l’accessibilité permanente du bureau Crous mahorais fait déjà des merveilles !
Toujours soucieux d’être au plus près
Parmi les différents chantiers de ce début d’année, il était également question de recruter à temps plein une assistante sociale afin de compléter l’équipe locale. C’est donc chose faite et actée; prise de fonction déjà bien entamée. Ainsi, là où la Métropole comptabilise une norme nationale, tablant un ratio d’une assistante sociale pour 8 000 étudiants, il est plutôt cas de 2 000 nous concernant et cette échelle a son importance au regard de la grande précarité connue et des divers besoins locaux en la matière. C’est donc Naila Madi qui a la charge d’être force d’écoute et d’accompagnement pour l’ensemble des universitaires, dans l’immédiat principalement par voie téléphonique.
La notion de social se voulant souvent de pair avec l’aspect santé et sanitaire, il est à venir l’installation de locaux modernes et réhabilités — co-financés par le Crous à hauteur de 22 000 euros — au coeur même des infrastures déjà existantes, formant ainsi un pôle de Santé pour renforcer le caractère complet de l’approche mais également l’aspect de promiscuité directe, de saine discrétion et de confidentialité.
Et les logements étudiants dans tout cela ?
Même si nous avons la lucidité de comprendre que le Crous la Réunion-Mayotte est aussi tributaire des avancées ou non foncières sur notre territoire, en lien avec cette nécessité d’expansion qui s’est confirmée en ce second site basé sur la commune de Ouangani , il leur a été demandé ce qu’il en est et pourquoi pas une hypothétique, et peut-être plus réactive, solution transitoire :
« Des discussions avec des bailleurs sociaux sont envisagées, comme il a déjà été cas avec la SIM. Soyons honnêtes, il n’y a rien de concret à l’heure actuelle » introduit Pierre-Olivier Sempère. « Ce qu’il faut comprendre, c’est que dans notre modèle économique, nous les Crous, nous ne pouvons pas acheter de terrain. Donc il doit être question soit d’un terrain propriété de l’État, soit d’un terrain mis à disposition par le Département par exemple. Pour la superficie de Ouangani, un tiers appartient au département et deux tiers à des privés. La construction d’une résidence neuve se fera fort probablement dans cette dynamique de partenariat bailleur social-Crous. Nous n’appliquons pas des règles économiques mais plutôt des règles sociales, ce qui est complexe pour nos calculs initiaux. Si nous faisons construire par quelqu’un, nous nous devons de pouvoir équilibrer ces dépenses sorties et notre rentabilité qui s’en suivra. Notre but, ça n’est pas de gagner de l’argent mais en revanche, il n’est pas question d’une activité subventionnée. Il faut donc que nous ayons un roulement économique viable, tenant compte indiscutablement d’un prix de loyer abordable pour les étudiants. Les pistes de réflexions sont activement au travail, soyez-en assurés ».
Présente aux côtés de cette délégation, la vice-présidente étudiante élue au conseil d’administration du CROUS la Réunion-Mayotte, Ketty Grondin, a assuré que les pleines observations des représentants étudiants locaux étaient en permanence remontées au niveau régional et qu’une vigilance accrue en lien avec ce volet de tarifications abordables des loyers sera apportée : « C’est une question sur laquelle nous serons très attentifs. Il est extrêmement important pour nous d’être là, aux côtés des étudiants mahorais. Beaucoup de choses positives ont été faites, notamment en matière administrative et de restauration. D’autres tout aussi nombreuses demeurent et pour lesquelles nous serons regardants, c’est normal ».
MLG