Santé : Le numérique pour améliorer l’accès aux soins sur le territoire

Une journée pour les infirmiers libéraux sur l’exercice coordonné et la e-santé était organisée jeudi au sein de l’hôtel Le Sakouli. L’occasion pour L'URPS (Union régionale des professionnels de santé) de présenter ses missions, ses projets et de montrer ainsi son rôle central dans le développement des compétences infirmières.

Les perspectives offertes par la télé-santé en ambulatoire et les outils permettant à court terme d’endiguer les problématiques d’accès à un médecin pourraient permettre d’améliorer significativement les soins pour les patients. En effet, les outils numériques vont permettre aux professionnels de santé de perdre moins de temps en paperasse administrative notamment mais aussi en termes d’accès aux soins, comme l’explique Anne Laure Albisetti, infirmière libérale depuis 15 ans et directrice de l’URPS Océan Indien (Mayotte-La Réunion) depuis deux ans.

« Les outils numériques de la e-santé vont permettre de répondre aux enjeux du remaniement du monde de la santé en diminuant notamment la prise en charge à l’hôpital pour qu’elle puisse se faire à domicile quand cela est possible ». L’ARS (Agence régionale de santé) de Mayotte a ainsi mis en place un dispositif sur le territoire permettant le déploiement plus rapide de la e-santé.

« Panda Lab », une nouvelle application pour les professionnels de santé

L’année dernière ce sont près de 7.000 personnes qui ont été dépistées lors de la campagne de dépistage du diabète à Mayotte.

Début octobre, grâce à un financement des ARS de Mayotte et de La Réunion, une plateforme sécurisée et gratuite va être disponible pour les professionnels de santé de Mayotte et de La Réunion leur permettant de communiquer entre eux et d’échanger des données sensibles sur des patients couvertes par le secret médical. « C’est en quelques sorte un WhatsApp sécurisé, indique Anne Laure Albisetti. Les professionnels de santé, médecins, pharmaciens, infirmiers, kiné, sages-femmes, … pourront s’échanger des données et des documents comme des radiologies, des résultats sanguins, … en toute sécurité. Grâce à cet outil, cela devrait ainsi permettre d’améliorer les pratiques pour la santé entre professionnels mais aussi et surtout de perdre moins de temps en terme de charge administrative ».

L’organisme TESIS du Groupement Régional d’Appui au Développement de la e-Santé (GRADeS), qui est une sorte d’ambassadeur pour informer les professionnels de santé des nouveaux dispositifs disponibles, sera en charge de l’administration de cet outil. « Nous disposons de techniciens et d’une équipe support pour régler les problèmes de bugs qui pourraient survenir. Il y aura juste à faire remonter les problèmes, s’il y en a, sur l’application », raconte Irène Prat, responsable agence TESIS à Mayotte.

Améliorer l’attractivité du territoire pour faire venir les professionnels de santé libéraux

« La sécurité des infirmiers est un réel problème à Mayotte. La plupart des médecins, des kinés, des sages-femmes ne se déplacent plus au domicile des patients, seules les infirmières le font encore mais beaucoup se font agresser, c’est intolérable ! S’insurge la directrice de l’URPS OI. Nous devons sécuriser l’exercice des professionnels de santé et notamment des infirmières ». Pour cela une autre application devrait voir le jour en octobre ou en novembre permettant de signaler en temps réel un problème d’agression sur un professionnel de santé. Il y aura un système de « push-alerte » et un bouton S.O.S en cas d’urgence permettant de localiser directement la personne en danger.

Une infirmière de la réserve sanitaire pratiquant un test Covid (archive).

« L’attractivité du territoire pour faire venir les professionnels de santé est une priorité, il faut absolument améliorer leur sécurité si nous voulons faire venir des médecins par exemple. J’ai eu trop de retours d’infirmières qui souhaitaient quitter Mayotte pour venir s’installer à La Réunion ou retourner en métropole, même si depuis le début de l’opération Wuambushu il semblerait que les choses s’améliorent », souligne Anne-Laure Albisetti.

Ainsi, durant toute la journée ce sont près d’une trentaine d’infirmiers et d’infirmières libéraux qui ont pu s’entrainer et se familiariser aux différents outils digitaux de la télé-santé au travers de tests, de vidéos, de démonstrations afin d’être accompagnés vers la transition du numérique.

B.J.

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