JEP : Usines sucrières, mosquée de Tsingoni… à la découverte des lieux historiques de Mayotte ce week-end

A l’occasion des Journées européennes du patrimoine ce week-end, l’association Profession sport et Loisirs organise de vendredi à dimanche des visites de lieux témoins de l’histoire de Mayotte.

Cinq jeunes de 15 à 25 ans accompagnés par l’association Profession sport et Loisirs (PSL) vont faire découvrir ou redécouvrir des lieux emblématiques de Mayotte de vendredi à dimanche. “Ils vont partir à Zanzibar dans deux semaines pour un échange culturel », explique Maoulana Bacari, directeur de développement et responsable de la coopération internationale au sein de l’association.

Ce voyage est destiné à des jeunes de quartier prioritaire issus de Mroalé (commune de Tsingoni) et de Pamandzi. “A Zanzibar, le groupe va expliquer les traditions et l’histoire de Mayotte à des jeunes de leur âge qui vont aussi leur raconter leurs traditions, ensuite le but est de voir les points communs entre Mayotte et Zanzibar.”

En préparant ce projet, Maoulana Bacari s’est rendu compte que “la plupart d’entre eux ne connaissaient pas le territoire à part Mamoudzou, leur village et leur établissement. Ils ont donc entrepris des recherches sur les lieux emblématiques de Mayotte, ils ont appelé la directrice du musée de Mayotte et interviewer des anciens dans les villages”. En parallèle, le coordinateur a répondu à un appel à projets pour organiser les Journées européennes du patrimoine. Riches de ce qu’ils ont appris sur Mayotte dans le cadre de la préparation de leur voyage à Zanzibar, ce sont donc les jeunes qui vont présenter le patrimoine de Mayotte.

Une ancienne mosquée où on invoque les esprits

L’ancienne mosquée Ziara Polé, un lieu dédié aux rituels.

Vendredi, la première journée est dédiée à la visite de sites de Petite-Terre. Le public s’arrêtera devant des sites du Rocher, la maison du gouverneur et l’ancien hôpital, des bâtiments de l’époque coloniale. “A cette période-là, quasiment toutes les maisons de Mayotte étaient fabriquées en terre et avec des feuilles de palmier alors que la maison du gouverneur, c’était un beau bâtiment de style européen. Cela montre la différence entre les colons et les gens du territoire”, relate le coordinateur. La visite va se poursuivre par le tour du lac Dziani et par une halte à l’ancienne mosquée Ziara Polé, construite en pierres et en coraux, au 15e siècle. “Ce lieu est utilisé pour des rituels, pour invoquer des djinns, pour faire un vœu ou pour prier pour la santé d’un proche”, évoque Maoulana Bacari.

Un arrêt devant la première mosquée de France

Le samedi, un itinéraire est prévu dans le centre de Mayotte. Il commencera par la présentation de l’ancienne usine sucrière de M’tsangamouji au niveau du carrefour de Milou. “On va parler du bâtiment, à quoi il servait, qui y travaillait”. Ensuite, le groupe se rendra à la cascade de Soulou, “un autre lieu connu pour les rituels et les invocations d’esprits”, souligne Maoulana Bacari. Puis ils prendront la direction du centre de Tsingoni pour admirer la mosquée, “la première de France, elle date du 13e siècle”. La journée s’achèvera par un tour du lac Karihani avec son “écosystème particulier protégé”.

L’usine sucrière d’Hajangua

L’usine sucrière d’Hajangua

Dimanche, les visites ont lieu dans le Sud de Mayotte, à la différence des deux autres jours, l’accès d’un site à l’autre se fera en bus. Depuis le gîte Chissioua, les visiteurs se rendront à l’usine sucrière d’Hajangua, la plus ancienne de l’île.“Même si depuis Chido, on ne peut plus se rendre à l’intérieur parce que c’est dangereux, on pourra regarder depuis les alentours, les détails, observer les tunnels, imaginer comment les gens travaillaient, c’est vraiment impressionnant”, raconte le coordinateur.

Ensuite, une étape est prévue à l’ancienne usine sucrière de Miréréni à Chirongui, suivie de la visite de l’ancienne mosquée d’Antana Be à Poroani, un site du 19e siècle en partie détruit par Chido. La journée se terminera au gîte au Chissouia, où sont construits quelques bangas. “La maison typique des jeunes garçons mahorais. Vers l’âge de 12 ans, les jeunes construisaient leur banga et devenaient autonomes, les familles avaient alors beaucoup d’enfants, en partant de la maison familiale ils laissaient plus de place pour leur frères et sœurs et en même temps dans leur banga, ils étaient libres d’inviter des filles”, souligne Maoulana Bacari.

Pratique : ces visites sont gratuites, le samedi et le dimanche, les repas sont offerts et le vendredi le public pourra profiter d’un brunch. Il faut s’inscrire pour participer, contact : maoulana.bacari@profession-sport-loisirs.fr  et 06 39 21 57 25

Lisa Morisseau

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