C’est en 2019 que l’association a décidé de se restructurer et d’amorcer le virage du numérique. « Nous avons répondu à un appel à manifestation d’intérêt pour développer le numérique. Grâce à cela nous avons obtenu une aide pour embaucher deux conseillers numériques l’année suivante », raconte Lahadji Abdou, trésorier de l’association. Parmi ses missions l’association s’occupe ainsi de tout ce qui est animation comme les sorties pédagogiques, les animations de quartier … Mais aussi l’insertion. « En 2021 nous avons créé une filière numérique dans le cadre d’un chantier d’insertion afin que des jeunes ayant un projet puissent apprendre un métier et trouver des débouchés, précise Daroueche Adinani, encadrant technique chez Kaza. Nous récupérons du vieux matériel informatique comme des ordinateurs, des scanners, des imprimantes que nous reconditionnons avec les personnes qui sont en insertion chez nous. On répare ce qui est réparable et quand cela n’est pas possible nous récupérons les pièces détachées. Les jeunes sont ainsi formés à la maintenance de serveurs ou encore à l’assistance informatique », complète Daroueche.
Actuellement ce sont cinq jeunes âgés entre 25 et 30 ans qui suivent cette formation pour une durée maximale de deux ans. Ils touchent un salaire, ont un contrat de travail et sont accompagnés par un conseiller dans le cadre de leur projet. « Ils viennent avec un projet fixe et nous essayons de voir comment le mettre en place au travers de stages notamment, explique Laini Said, coordinatrice de l’association. La plupart du temps ce sont des dossiers que nous transmettent Pôle emploi ou bien la Mission locale ».
Une convention officielle entre le Crédit Agricole de La Réunion – Mayotte et l’association KAZA
Mercredi dernier a eu lieu une signature avec un partenaire de taille : le Crédit Agricole de La Réunion – Mayotte. « Dans le cadre de nos activités de prospection et d’activité de collecte nous essayons de voir quelles entreprises seraient susceptibles d’avoir des ordinateurs usagés et donc pouvant être reconditionnés, précise Lahadji. Nous avons pris contact avec le Crédit Agricole l’année dernière en leur demandant s’ils avaient des ordinateurs dont ils souhaitaient se débarrasser et ils ont répondu oui. Nous avons donc récupéré des ordinateurs, des imprimantes et des scanners que nous allons reconditionner pour les revendre à un prix modique aux associations ou aux particuliers », complète le trésorier. Le fait de contractualiser la procédure de récupération permet ainsi de rassurer le donneur et d’éviter que tout le matériel finisse à la déchetterie.
Le succès du reconditionnement connait un grand succès si bien que l’association commence à manquer de place pour stocker tout le matériel. « La loi impose que 6% du parc informatique d’une entreprise, d’une collectivité ou d’un organisme quelconque soit reconditionné, rappelle le trésorier. Nous démarchons ainsi de nombreuses structures afin de récupérer leur matériel usagé. Nous allons mettre bientôt en ligne un site internet afin d’informer la population, les collectivités et les entreprises que nous reconditionnons le matériel informatique. Pour l’instant c’est du bouche à oreille, mais ça fonctionne très bien », assure Lahadji.
Par ailleurs, l’association organise régulièrement des ateliers numériques itinérants à destination de la population mahoraise. « Il s’agit de lutter contre la fracture numérique. Nous aidons les personnes dans leurs démarches en ligne et nous proposons des ateliers en fonction des demandes », précise Laini. Enfin, l’association Kaza a récemment déposé un dossier devant une commission pour devenir un centre social et obtenir un agrément. « Nous espérons avoir une réponse positive d’ici le mois de septembre », indique Lahadji.
B.J.