La préfecture l’avait annoncé et c’est maintenant un état de fait : Trois coupures d’eau de 24 heures pour tout le monde chaque semaine. Si certaines communes n’ont pour l’instant pas pris de mesures spécifiques pour pallier à ces coupures, d’autres ont anticipé afin d’essayer d’être prêtes autant que possible le jour J.
La commune de Bandrélé pourra accueillir les jeunes au sein des ACM
Comme à chaque vacances scolaires la commune de Bandrélé propose des Accueils collectifs de mineurs (ACM) afin de favoriser une expérience de vie collective, l’apprentissage de l’autonomie, mais aussi offrir l’occasion de pratiquer diverses activités (culturelles, sportives, artistiques, scientifiques et techniques…) complémentaires de celles pratiquées en famille et à l’école. Aussi, suite à une réunion consacrée à la gestion de la crise de l’eau, la commune a décidé de reporter les ACM d’une semaine, soit un démarrage lundi prochain, le 24 juillet, au lieu de ce lundi (17 juillet) afin de procéder aux derniers ajustements.
Certains sites, soit 4 écoles sur 6 vont pouvoir bénéficier d’un « chemin d’eau » durant le déroulement des ACM, jusqu’à mi-août. « Nous avons demandé à la SMAE à ce que l’eau ne soit pas coupée de 8 heures à 16 heures dans les écoles qui vont accueillir des jeunes durant les vacances. Pour cela ils vont procéder à quelques manipulations, explique Haifaou Saïd Omar membre du service « politique de la Ville » au sein de la mairie de Bandrélé.
À Dapani et Hamouro les services techniques de la Ville vont finaliser cette semaine les travaux d’installation des cuves d’eau sanitaires pour que nous puissions accueillir les jeunes sur nos différents sites à compter du lundi 24 juillet. Aussi sur les deux sites de Dapani et Hamouro, les participants aux ACM devront venir avec une bouteille d’eau de 1,5L les jours de coupure, soit deux fois par semaine, pour respecter le règlement sanitaire de la DRAJES », poursuit-elle.
En effet, ce sont environ 300 jeunes que la commune va accueillir chaque semaine au sein de ces ACM et ce durant près d’un mois. Les cuves qui sont en train d’être installées, d’une capacité d’environ 2000 litres, vont permettre d’avoir des sanitaires. « Cette semaine nous finalisons les installations et nous allons vérifier si tout fonctionne avant de pouvoir accueillir les jeunes de la commune », complète Haifaou Saïd Omar. Par ailleurs, durant la fermeture annuelle de la crèche municipale, la SMAE va effectuer des travaux pour l’alimenter en eau dès sa réouverture au mois d’août. De plus, des cuves seront également installées au centre social.
D’autres communes comme Sada ont également anticipé les mesures de restriction en eau, notamment au sein du service animation de la mairie, en demandant aux enfants d’amener leur propre gourde ou bouteille d’eau. A Bouéni aussi, la mairie a pris les devants en ce qui concerne les mesures de restriction, puisqu’ « une dizaine de cuves de récupération d’eau de plusieurs mètres cubes ont été installées afin d’alimenter les sanitaires des bâtiments communaux, ainsi que les écoles pour la prochaine rentrée », précise le Directeur général des services (DGS), Ahmed Enzo Selemani. La commune a également procédé à un aménagement des horaires de la mairie à la fois pour les usagers mais aussi pour les agents de l’administration « en attendant de voir comment cela se passe ».
« On ne peut pas ouvrir un établissement sans eau ! »
Si les services d’animations et d’accueil des jeunes de plusieurs communes de l’île ont anticipé les tours d’eau et vont pouvoir « s’en sortir », ce n’est pas le cas pour tout le monde, notamment ceux qui travaillent dans les secteurs du tourisme et de l’hôtellerie-restauration. « C’est une catastrophe, se lamente le propriétaire de la Résidence Hôtelière Tsingoni Village. Nous sommes directement impactés. On va essayer de bricoler et voir comment on va pouvoir tenir. Je me donne cette semaine pour voir comment cela va évoluer et après je vais être surement obligé de fermer », déplore l’hôtelier.
Même s’il possède quelques petites citernes d’appoint de 75 litres chacune, cela ne suffira pas pour alimenter son établissement et ses douze chambres en eau. « On ne pourra sans doute pas tenir car on ne sera pas en mesure de nettoyer les chambres… Sans hygiène ce n’est pas possible ! », explique-t-il. Le propriétaire sait déjà qu’il devra mettre une grande partie de ses employés au chômage technique dès la semaine prochaine. « Dans un premier temps nous allons fermer le restaurant. Pour l’hébergement nous allons voir comment cela évolue, mais ce qui est sûr c’est qu’à compter de la semaine prochaine je ne pourrai accueillir que 50% des capacités de l’établissement et seulement les longs séjours. On ne peut pas ouvrir un établissement sans eau, ce n’est pas possible ! ».
Sur les sept employés que compte l’hôtel-restaurant, le propriétaire pense en mettre cinq au chômage technique. « Je ne garderai que la femme de ménage et la gérante. Je n’ai pas d’autre solution, soupire-t-il. Je serai peut-être obligé de fermer temporairement car on ne peut pas ouvrir dans ces conditions ». Ceci est d’autant plus dommageable que les vacances commencent à peine et que la saison touristique s’annonçait bonne. « En ce moment on a beaucoup de monde du fait des vacances notamment. La structure fonctionne bien. Cette situation nous pénalise assez fortement. Aujourd’hui, on constate que tout le monde est impacté. C’est dur, très dur. Je ne sais pas qui a pris cette décision aussi radicale mais ceux qui l’ont prise ne se sont pas mis à la place d’un entrepreneur comme moi… ».
B.J.