Alors que la plupart de nos lycéens viennent tout juste d’être promus bacheliers, s’il est une copie qui n’a pas forcément bien était notée, à juste titre, c’est celle de la commune de Pamandzi. Pas de baccalauréat économique validé cette année pour le maire, Madi Madi Souf qui, on peut le dire, cumule depuis ces derniers temps les désapprobations de tous bords. Coup de massue supplémentaire donc, au regard d’une feuille de route qui manifestement n’a pas été suivie malgré un déficit cumulé de 3,5 millions d’euros.
Le volet scolaire très nettement pointé du doigt
Malgré un nombre d’écoliers en baisse entre 2017 et 2022, notamment dû à un droit d’accès à l’éducation très restrictif dans ladite commune, pas forcément en accord avec la législation nationale (empêchant ainsi la scolarisation des enfants issus de familles en situation irrégulière et permettant d’éviter le sytème de rotation, comme il est cas dans la quasi majorité des écoles de notre département) ainsi que l’investissement majoritaire de gestion au fonctionnement de ses écoles, il semblerait que l’ensemble des moyens nécessaires à un bon fonctionnement de ces dernières ne soit pas mis à disposition. Une mauvaise répartition financière manifeste, nourrie d’incompréhension comme il est cas, par exemple, avec la construction de 3 réfectoires neufs (écoles Pamandzi 3, 4 et 5) et dont le service de restauration n’est toujours pas mis en place, au profit de collations basiques servies aux élèves. Seule 1 école sur 8 bénéfice d’une offre de vrais repas et ce, grâce à l’initiative d’une association de parents d’élèves.
Ayant eu le louable souhait initial d’augmenter son offre de garderie matinale, entrainant une inflation tarifaire élevée (coût à la charge des parents de 10 euros en 2017 contre 15 euros en 2018), les effets escomptés de rentabilité n’ont pas été ceux espérés, sachant la diminution de près de -50% du nombre d’enfants inscrits (350 enfants rentrée 2021-2022 contre 232 rentrée 2022-2023). Là encore, un manque à gagner et un ratio investissement/profit déséquilibré, au regard du nombre apparemment trop important d’animateurs encadrants*. Un nombre d’embauches qui aurait doublé en 4 ans (période 2017-2021) avec un temps de travail « très insuffisant et qui ne représente que les deux tiers de la durée légale du travail effectif ».
À ces surinvestissements se greffe un manque de suivi quant aux subventions accordées pour la réhabilitation des écoles. Des recettes non récupérées justifiées par un manque d’ingénierie en la matière, malgré des préfinancements intégraux de l’ADF et un montant global d’investissement accordé s’élevant à 9 millions d’euros… En somme, on ouvre gracieusement les robinets d’un côté, sans vraiment avoir étudié les nécessité et rentabilité du tout et, de l’autre, on ne fait pas le nécessaire pour ramasser intelligemment ce qui pourrait être ou ce qui est justement dû…
Evaluation des recommandations
Au nombre de 10, évaluées selon une nature de régularité ou de performance, ces recommandations — en lien avec les grandes lignes des incohérences et carences précitées — se répartissent en 4 domaines que sont : la Comptabilité, les Finances, la Gestion des ressources humaines et les relations avec les tiers. Et lorsque nous parlions en introduction de copie mal notée, c’est justement parce que, sur l’intégralité des légitimes actions qui devraient être mises en place, aucune n’obtient la mention « mise en oeuvre », que la Chambre régionale des comptes est en légitime droit de tirer la sonnette d’alarme. Sur les 10 recommandations, ce sont donc 9 « non mis en oeuvre » et 1 « en cours de mise en oeuvre » qu’est « Assurer, dès le budget primitif 2023, une information financière et budgétaire complète des élus et des citoyens conformément aux dispositions de l’article L. 2313-1 du CGCT ».
Un rapport public et complet de 49 pages mettant en lumière les nombreux facteurs qui justifient cette amplification déficitaire. Souhaitons à la municipalité concernée d’enclencher enfin la vitesse supérieure nécessaire qui inversera la pessimiste vapeur jusqu’à lors dénoncée.
*Le nombre des animateurs affectés au périscolaire de Pamandzi a été multiplié par 2,75 entre 2017 et 2020, passant de 20 en janvier 2017 à 55 en juillet 2020. Il est de 40 entre août et décembre 2021. Le ratio d’encadrement est donc compris entre 4 et 8 enfants pour un animateur ce qui est très largement supérieur au taux d’encadrement règlementaire national, qui varie selon les situations de 10 à 18 enfants par animateur.