C’est sur un texte de George Sand que les collégiens ont planché hier matin pour l’épreuve de Français avant de passer à l’épreuve de mathématiques l’après-midi. Le recteur en personne a ouvert la lettre contenant les sujets et les a distribués aux élèves. « Vous êtes serein ? Vous avez des secrets pour bien réussir ? », a-t-il demandé à la vingtaine de collégiens, un peu anxieux, avant le début de l’examen. Puis il leur a donné les derniers conseils d’un recteur avisé. « Gardez du temps pour vous relire surtout. La gestion du temps c’est important ! »
Cette année ce ne sont pas moins de 6961 élèves qui passent leur brevet à Mayotte, dont un peu plus de 400 rien qu’au collège de Mgombani. « C’est environ 300 élèves de plus que l’année dernière », précise Jacques Mikulovic.
Le brevet des collèges a-t-il encore de la valeur ?
Selon le recteur même si la part de contrôle continu est majoritaire dans l’évaluation, puisqu’il représente 50% de la note finale, « L’examen du brevet est un rite, insiste-t-il. Les élèves sont confrontés à une épreuve importante. Mais au-delà de ça, cela permet d’avoir une évaluation sur le niveau des élèves, d’identifier les compétences acquises et leur compréhension des savoirs fondamentaux en Français et en mathématiques. Cela les prépare également à l’entrée au lycée et de s’entrainer aux épreuves ».
Le brevet sous sa forme actuelle est évalué sur 800 points : 400 pour le contrôle continu qui comptabilise les notes de la 5e à la 3e ; un oral sur 100 points (pour lequel les élèves présentent un sujet de leur choix) ; les disciplines de Français et de mathématiques sur 100 points chacune ; 50 points pour l’histoire-géo et 50 points également pour les sciences. Les quatre épreuves écrites sont réparties sur deux jours. Aujourd’hui, les collégiens de 3e vont ainsi passer l’histoire-géo ce matin et les sciences cet après-midi.
L’année dernière l’académie de Mayotte a enregistré un taux de réussite de 77%. « C’est un bon indicateur pour évaluer le niveau des élèves, souligne le recteur. Néanmoins, nous constatons que malgré cela, 80% des élèves qui ont eu leur brevet n’ont pas acquis les compétences, la compréhension et les savoirs fondamentaux nécessaires en Français et en mathématiques qu’ils auraient dû avoir à la fin de la 6e (comparativement à la métropole), et que 92% ont des difficultés en mathématiques », déplore-t-il.
Ainsi, le contrôle continu et l’oral permettent à de nombreux élèves d’avoir quand même leur brevet en dépit de nombreuses lacunes. C’est aussi pour cela que Jacques Mikulovioc va lancer « le mois de l’écriture » à la rentrée de septembre.
Ne voulant pas s’arrêter en si bon chemin, le recteur a ensuite traversé la rue pour se rendre à l’école élémentaire de Mgombani afin de procéder à une distribution de livres dans le cadre « du livre de l’été ». Depuis maintenant quelques années, l’Éducation nationale distribue aux élèves de CM2, à la fin de l’année scolaire, un livre afin qu’ils le lisent pendant les vacances. « Je le répète, la maitrise de la lecture est très importante car cela permet l’accès à l’autonomie », martèle le recteur.
Cette année, les élèves de CM2 emmèneront L’Odyssée d’Homère dans leur valise afin qu’ils voyagent au temps de la Grèce Antique.
B.J.