Suite au dossier soumis et présenté par le MuMa, le mawlida shenge est désormais inscrit officiellement dans la liste du patrimoine culturel immatériel (PCI) national. Selon le site du ministère de la Culture le PCI « englobe des pratiques et savoirs dont chacun hérite en commun, et qu’il s’efforce collectivement de faire vivre, recréer et transmettre. Patrimoine vivant témoin de la diversité culturelle, le PCI fait le lien entre patrimoine matériel et naturel ».
Un moment historique pour le patrimoine de Mayotte
Une inscription saluée par le Conseil départemental. Le président Ben Issa Ousseni n’a pas manqué de s’exprimer à ce sujet « heureux de cette bonne nouvelle, qui s’inscrit dans la volonté portée par le Département de mettre en avant les pratiques vivantes dont la mémoire est essentielle ». Le mawlida shenge est le premier élément du patrimoine de l’île à figurer dans la liste du PCI du ministère de la Culture. Jusqu’alors, sur les 500 pratiques culturelles qui y étaient inscrites, l’île au lagon en était absente.
A ce titre, le Conseil départemental a tenu à préciser que cette reconnaissance est « une fierté pour Mayotte entière et pour les pratiquants de cet art qui constitue une expression tout aussi culturelle, spirituelle qu’artistique, pour cette tradition qui joue une fonction autant symbolique qu’emblématique ». Pour sa part, Zouhourya Mouayad Ben, 4e vice-présidente chargée des Sports de la Culture et de la Jeunesse « se félicite de cette distinction importante pour Mayotte, salue le MUMA en charge de cette candidature et du dépôt de ce dossier. Transmises de bouche à oreille, ces traditions connaissent, selon le contexte et l’artiste, d’importantes variations (imitation, improvisation, création) et sont souvent fragiles ».
Pratique sociale et culturelle
Le samedi du MuMA du mois de novembre sera consacré à la célébration de cette inscription avec notamment la présence de professionnels et de praticiens du shenge. Cette pratique sociale et spirituelle, rappelle le Conseil départemental, s’inscrit dans la « tradition soufie ». Organisation sociale, chant, musique et danse, le mawlida shenge « combine différentes esthétiques tant chez les femmes et les hommes ». Si cette discipline était jusqu’alors « réservée » à des pratiquants d’un certain âge, de plus en plus de jeunes pratiquent cette discipline.
Pierre Mouysset