Une AG marquée par le contexte post-cyclone
Six mois après le passage du cyclone Chido, cette Assemblée générale a pris une dimension symbolique pour l’association, en lien avec la mission qu’elle s’est donnée : construire durablement à partir des ressources locales. « Cette Assemblée a une certaine particularité cette année, parce qu’elle se tient juste après le cyclone. On veut montrer que, malgré les obstacles, le travail continue », explique Mustoihi Mari, président d’ART.TERRE Mayotte. Plusieurs partenaires institutionnels étaient représentés dans la salle, dont la préfecture, la DEAL, la Chambre des Métiers, la CCI ou encore des architectes et urbanistes de la région. « Ce partenariat est incontournable pour le fonctionnement de notre association », souligne le président.
Un bilan 2024 positif

Sur le plan financier, l’association a présenté un excédent de 6.352 euros pour l’exercice 2024, réaffecté aux fonds propres. Les comptes ont été validés à l’unanimité, après lecture du rapport du commissaire aux comptes. L’année a également été marquée par la poursuite de plusieurs projets structurants. Le programme AMATECO (Atelier mahorais des terres à construire), soutenu par la Caisse des Dépôts. Le projet MATARUN, en partenariat avec l’université de La Réunion, sur la valorisation des terres de déblais. La participation au salon international BATIMAT 2024, avec plus de 200 visiteurs sensibilisés à la construction en BTC (brique de terre comprimée). Et enfin un travail de fond sur l’édition, avec la réédition de l’ouvrage « Habitat mahorais – Fondations d’une politique insulaire de l’habitat ».
Un ouvrage réédité comme symbole
Présenté en fin de séance, l’ouvrage « Habitat mahorais » est l’un des aboutissements majeurs de ces trois dernières années pour ART.TERRE. Enrichi de nombreuses contributions, il revient sur les formes d’habitat traditionnelles et les enjeux contemporains de la construction à Mayotte. « Cet ouvrage montre tout le travail réalisé par l’association sur plusieurs années. C’est aussi un moyen de transmettre, de sensibiliser, et de valoriser l’expertise locale », rappelle Mustoihi Mari. Un stand de présentation a permis aux participants de découvrir l’ouvrage, proposé en précommande jusqu’au 31 juillet. Plusieurs institutions ont soutenu cette réédition, dont la Direction des Affaires Culturelles, le Conseil National de l’Ordre des Architectes, l’EPFAM et la SIM.
Objectifs 2025 : formation et rayonnement régional
Pour l’année à venir, l’association compte poursuivre le développement du programme AMATECO, renforcer la coopération régionale à travers le projet AMATECO Coopération, et finaliser MATARUN. Un autre chantier prioritaire est en cours : « On veut développer des formations courtes et pratiques sur la construction en terre crue, pour transmettre les savoir-faire et toucher directement les professionnels et les jeunes du territoire », indique le président. ART.TERRE se projette déjà vers 2026, avec en ligne de mire une nouvelle participation à BATIMAT, et une volonté claire d’amplifier son rayonnement dans la zone océan Indien.
Bobane Abasse