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Assises : Violences intrafamiliales à coups de machette entre un jeune et son beau-père

Un homme d’une vingtaine d’années comparait depuis hier devant la cour d’assises pour tentative de meurtre après avoir agressé son beau-père à l’arme blanche dans le cadre d’un différend intrafamilial. La principale victime dans cette affaire est absente de ce procès car elle a disparu.

Les faits remontent à la fin du mois de décembre 2020, du côté de Bouyouni, quand les secours sont appelés aux alentours de 20 heures pour une agression à la machette. L’auteur des faits a pris la poudre d’escampette après avoir violemment agressé son beau-père. Quand les pompiers arrivent sur les lieux, la victime git au sol dans une mare de sang avec son pronostic vital engagé. Lors des examens médicaux, les spécialistes ont relevé des plaies et des entailles impressionnantes de plusieurs centimètres sur le corps du blessé, ainsi que plusieurs lésions au crâne. Neuf centimètres et cinq centimètres de long pour la région frontale. Une autre plaie au niveau de la cage thoracique de sept centimètres de longueur sur trois centimètres de large. Il aurait ainsi reçu plusieurs coups de machette. Après un scanner cérébral, son état de santé, alors critique, a nécessité un transport sanitaire à La Réunion afin qu’il subisse une opération en urgence.

La victime était encore vivante grâce à sa belle-fille

La présidente du tribunal, Nathalie Brun

La petite sœur de l’accusé présente sur les lieux du drame est intervenue pour empêcher son frère de continuer à s’acharner violemment sur son beau-père. Au regard des faits, l’objet du litige peut paraitre futile puisque le beau-père refusait simplement de laisser rentrer son beau-fils dans l’habitation étant donné qu’il ne vivait plus avec ses parents depuis déjà quelques années. Il y avait eu auparavant, un peu plus tôt dans la journée, une altercation entre les deux hommes. Le beau-père aurait alors provoqué et insulté le jeune homme tout en le menaçant. « Il voulait me tuer », indique le prévenu. Ce dernier a alors à son tour proféré des menaces de mort et aurait tenté de mettre le feu à la maison, notamment au canapé. « Tu as intérêt de me tuer sinon quand je reviendrai je ne te louperai pas », a dit le prévenu à l’encontre de son beau-père.

Le jeune garçon, en couple, souhaitait dormir avec sa compagne chez sa mère et récupérer la valise de vêtements de sa petite amie. L’accusé était alors très en colère contre sa famille car son beau-père ne voulait pas de lui, raconte sa sœur. Après avoir bu de l’alcool durant la journée, il est revenu le soir avec sa copine pour récupérer les vêtements de cette dernière mais avait dissimulé une machette dans son pantalon prévoyant sans doute qu’une seconde entrevue avec son beau-père risquait de mal tourner.

Et ce fut malheureusement le cas. Lors de son retour le soir, le couple découvre les affaires de la jeune fille à même le sol. L’accusé perd son calme et interpelle son beau-père à qui il donne des coups de machette à la tête. Il ne doit sa survie qu’à l’intervention de la petite sœur de l’accusé pour qu’il ne le tue pas. Le jeune homme aurait voulu alors en finir avec son beau-père en lui donnant mortellement des coups de machette. Lors de son audition à la barre, la sœur du prévenu, est mutique, elle a des difficultés à raconter les faits. Puis devant l’insistance à répondre aux questions de la présidente du tribunal, Nathalie Brun, elle déclare timidement : « Je l’ai vu porter un coup mais je ne sais pas pour quelles raisons il a fait ça. – Vous pouvez détailler ? Demande la présidente. Vous êtes devant une cour d’assises, il faut être précis ». Le tribunal n’en saura guère davantage.

Ce dont le tribunal est sûr en revanche, c’est qu’au cours de sa première venue, vers 12h, l’accusé se serait disputé avec sa mère à propos de sa petite amie. Son beau-père serait alors sorti de l’habitation et l’aurait menacé. L’accusé mécontent a sorti son briquet et aurait voulu mettre le feu au canapé pour brûler la maison. Face à son énervement, sa mère a demandé à sa petite amie de le raisonner. Il aurait alors dit : « Si elle ose s’interposer, je m’en prendrai à elle aussi ! ». Puis ils sont repartis.

Le soir arrivant, toujours accompagné de sa copine, le jeune homme est revenu et a demandé à sa mère de sortir. Son beau-père sort et lui dit de revenir demain pour récupérer les vêtements et lui demande de partir. « Il avait l’intention de le tuer, il voulait le terminer j’en suis sûre, raconte la sœur du prévenu. Même s’il comprenait ce qu’on lui disait avec ma mère et que je l’ai empêché de continuer, il voulait retourner dans la cour pour en finir avec mon beau-père », déclare-t-telle.

Une bru qui n’était pas la bienvenue

Quatre jurés ont été tirés au sort pour suivre ce procès

Ce que l’on apprend par la suite c’est que la petite amie de l’accusé était la source du conflit entre lui et son beau-père. La mère de cette dernière ne voulant pas qu’elle sorte avec l’accusé, elle demandait souvent aux autorités d’aller la récupérer chez eux. C’est ce qu’explique la mère du prévenu lors de son audition à la barre du tribunal. « Je me suis disputée le midi avec mon fils à propos de sa copine. Cela faisait trois jours que mon mari ne voulait pas qu’il vienne dormir avec elle. Quand on est en couple et qu’on veut se marier on ne dort plus chez ses parents. De plus elle était enceinte. En tant que futur marié, il ne pouvait pas venir dormir avec elle. Cela faisait deux ans qu’on était dérangés régulièrement par les autorités pour qu’ils la ramènent à l’école. Mon fils venait chez moi pour manger, mais ne dormait pas, il vivait dans une autre famille ou était SDF. C’est une fois qu’il l’a rencontrée qu’ils voulaient dormir à la maison », explique-t-elle.

Même si l’accusé reconnait les faits, il explique qu’à l’origine c’est son beau-père qui l’aurait menacé. « Il voulait brûler les affaires de ma copine, puis il a voulu m’attraper et me taper avec une machette. J’avais peur qu’il m’attrape. Il m’aurait fait la même chose que ce que j’ai fait », raconte le prévenu.

Les jurés vont rendre leur délibéré aujourd’hui sans pour autant avoir entendu la principale victime qui s’est volatilisée une fois que son état de santé lui a permis de quitter l’hôpital. Sa femme est toujours sans nouvelles. L’accusé quant à lui risque une peine de plus de 10 ans de réclusion criminelle.

B.J.

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