Accueillis dans une bonne et entrainante humeur ambiante, les badauds déambulent en ce petit marché éphémère, 2ème édition, offrant 3 stands d’exposition et de vente installés en face de la poste de Chirongui. Au catalogue, barbecues 100% artisanaux, ustensiles de cuisine taillés dans le bois, jardinières, plantes locales, paniers tressés, petits travaux ou encore prestations à domicile et services à la personne variés. On peut dire que les ACI tablent larges. Tout est à vendre, réserver et/ou commander.
L’insertion à tout âge
La règle d’or, il n’est jamais trop tard pour apprendre et cet optimisme entrain insufflé par la trentaine d’agents permanents rattachés au CCAS est d’autant plus partagé par les encadrants sur le terrain. Valorisation du Patrimoine, Petit bâti ou bien Aide à domicile, là sont les 3 principaux chantiers formation/insertion à travers lesquels se repartissent les 55 salariés en insertion* de la commune concernée. Des chantiers pluridisciplinaires où il est question bien sûr d’un accompagnement soutenu et personnalisé, tant sur le plan administratif et social, que concret au moyen de l’apprentissage de spécificités sous-ramifiées telles que la soudure, le bouturage, la petite menuiserie, la plomberie ou encore le repassage pour ne citer que cela.
Des ateliers n’ayant pas pour unique but d’occuper mais bien de montrer que les personnes sont capables de faire quelque chose de leurs 10 doigts et ça, c’est valorisant ! Une indispensable mise en avant pour ces profils aussi divers que variés, initialement très éloignés du marché de l’emploi. Redonner confiance et sens à ces personnes dans un cadre interne structurant et porteur avant de partir dans le vrai grand bain du monde du travail, à travers un stage qu’il est espéré prometteur pour la suite des événements… Et fort heureusement, il est cas, comme le souligne Souraya Abdallah, coordonnatrice du chantier Aide à domicile depuis 2016 : « Notre formation initiale permet de faire prendre conscience aux gens qu’il s’agit là d’un vrai métier honorable avec des responsabilités au contact des gens, souvent dans leur intimité d’ailleurs. Avec notre population vieillissante, c’est un secteur de plus en plus demandé. Nous préparons en interne nos salariés pendant une semaine avant de les envoyer en binôme sur le terrain, en espérant à l’issue leur faire passer le concours d’auxiliaire de vie sociale. Ce volet de prise en charge des personnes est aussi une révélation pour nos salariés et je suis heureuse de voir par exemple une de nos ex apprentis avoir réussi ce concours et même ouvert sa propre boîte ».
À ce volet purement d’insertion et d’apprentissage, se greffe bien entendu toute la noble et saine approche sociale, solidaire et bienveillante envers les personnes ayant un petit budget ou étant dans le besoin. Ces prestations d’aide comptent à l’heure actuelle, sur la commune, 28 bénéficiaires seniors ou en situation de handicap, pour lesquels il est aussi question de gratuité tout en comptant sur les services de 24 salariés en insertion. Une sorte de cercle vertueux où l’on append en même temps que l’on aide son prochain; là est aussi un moyen de soutenir légalement l’économie sociale et solidaire.
Joindre l’utile à l’utile !
Outre le fait d’apporter une trame bien souvent de seconde chance, ces Ateliers chantiers d’insertion sont aussi un moyen de lutter contre l’économie souterraine et l’approche informelle qui sévit encore en trop grand nombre sur notre département. Encadrer, former et informer ces personnes, c’est l’opportunité de pouvoir aussi leur montrer qu’ils ont des droits et qu’ils peuvent prétendre à un travail décent, officiellement déclaré; pour lequel il leur est offert des garanties. Des notions qui peuvent paraitre aberrantes mais qui sont très loin d’être connues de tous.
Tout cet apport informatif leur est donc divulgué pendant la durée de leur formation plus ou moins variable en fonction de la spécificité choisie, en plus d’une mise en pratique concrète et percutante sur laquelle ils s’exercent. Sous la gestion de Salama Abdallah, encadrante technique, le chantier Valorisation du Patrimoine par exemple, propose depuis près d’un an à ses salariés un cadre d’apprentissage des plus sympas directement au sein d’une pépinière implantée à Poroani. L’occasion de renouer avec la culture de la terre et le respect de la Nature. Sujet bien d’actualité. Et pour les investissements de tout cela vous me direz ? Et bien outre le fait qu’il existe bien entendu une mutualisation des moyens CCAS et commune, aussi enrichis par le soutien de subventions départementales, nationales voire européennes, il est une obligation économique interne, propre au service, qui doit trouver moyen de remplir, de manière autonome, sa petite trésorerie.
Une sorte d’émancipation aussi demandée aux équipes SIAE afin justement de palier aux besoins d’achat de matériels pour leurs différents chantiers. Ces marchés vente expo présentent donc la double opportunité d’une valorisation du travail produit par les salariés ainsi qu’un profit gagné par la vente des divers objets et prestations proposés. Tout ceci se veut bien entendu dans le cadre d’une tarification sociale et solidaire plafonnée et sans aucun but de concurrence avec les structures officielles privées. « Dans le cadre d’un chantier d’apprentissage Petit bâti, les salariés avaient besoin de matériaux et les ventes de la précédente exposition nous ont justement permis de pouvoir acheter nous mêmes ces petits matériaux. Cela est une comptabilité interne, rapide et simplifiée qui permet de nous faire gagner du temps tout en évitant de toujours passer par le CCAS » nous indique Nasrania Soilihi, responsable SIAE.
Dans l’aspiration de continuer à valoriser ce travail tout en apportant plus-value à la municipalité, il est question de développer dans les mois à venir des créations de type mobilier urbain, notamment de poubelles modernes et métalliques. Une manière pour ces personnes d’êtres actrices de l’embellissement pratique de leur village tout recueillant la légitime et louable satisfaction d’un beau travail produit par soi.
Pour les personnes intéressées qui souhaitent rafraîchir leur jardin, acheter des plantes, des ustensiles de cuisine, du petit mobilier en bois, commander une jardinière, un barbecue à des dimensions précises, faire des travaux de peinture chez soi ou bien demander certains services d’aide ménagère (liste longue, flexible et non exhaustive…), n’hésitez pas à prendre contact avec les services CCAS de Chirongui. Vous trouverez à coup sûr votre bonheur; gentillesse et sourires des services garantis.
MLG
*Les apprentis salariés sont des demandeurs d’emploi aux profils très variés, engagés par le CCAS en Ateliers chantiers d’insertion (ACI) au moyen de contrats à durée déterminée d’insertion. Le dispositif bénéficie à 100% de financements étatiques pour l’aide au poste des salariés en insertion. Pour les allocataires RSA, il est question d’une aide départementale et d’une subvention d’équilibre par la commune.