Mayotte a pour la première fois cette année l’opportunité de participer aux Etats généraux des Droits de l’enfant (EGDE), dispositif national annuel créé en 2006. Pour choisir les représentants des jeunes qui partiront en délégation, 70 collégiens et lycéens de Mtsamboro, Doujani, Passamainty, Dembeni, Petite terre et Chirongui, accompagnés par l’association Haki Za Wanatsa et soutenus par les trente associations membres du Collectif CIDE* qu’elle fédère, ont répondu à l’appel du Conseil français des associations des Droits
de l’enfant (COFRADE).
Les 6 binômes ont pu faire plusieurs propositions pour aller « vers une égalité réelle hommes-femmes/filles-garçons » (thématique 2023) devant un jury composé de la Directrice régionale aux Droits des femmes et à l’Égalité (DRDFE), de la Substitut du Procureur en charge des mineurs, du représentant du Recteur, de la représentante du Club Soroptimist de Mayotte et du directeur de la Compagnie artistique Kazyadance.
Deux axes particulièrement focalisé : l’éducation (familiale et scolaire) et l’application des lois, dont certaines déjà en vigueur depuis plus de 20 ans. C’est le binôme de Chirongui,
composé de Nasma Ali et Dhoulfikr Chamsidine qui a été le plus percutant, notamment sur « la nécessité de comptabiliser les heures effectives d’éducation à la vie affective et sexuelle dispensées auprès de chaque élève au cours de sa scolarité (pour atteindre le quota de 21h fixé par la loi de 2001) », mais aussi de « nommer dans chaque établissement des “référent.es égalité” » sans oublier d’inclure dans chaque réflexion/action leurs parents (dont plusieurs étaient dans la salle) pour faire évoluer les mentalités de la société sur ces questions.
Nasma et Dhoulfikr partiront en novembre à Paris pour représenter leurs camarades devant les responsables politiques à l’Assemblée nationale.
L’ensemble des jeunes pourra également participer à la semaine des Droits de l’enfant qui se tiendra au même moment à Mayotte, à l’initiative de la Convention nationale des associations de protection de l’enfance (CNAPE) et des Collectifs CIDE et Hifadhui Wanatsa.