Ils sont au total 212 élèves répartis entre les différents CAP, les bac pro ainsi que les unités de formation par apprentissage (UFA) à passer devant leurs respectifs jurys matérialisant ainsi, d’une certaine manière, le proche point final qui clôtura leur scolarité. L’énergie ambiante laisse transparaitre des visages tantôt souriants, tantôt fermés par le légitime stress palpable, en lien avec l’incontournable épreuve à venir.
Le délicat exercice d’introduire son chef-d’oeuvre
C’est ainsi qu’est intitulé leur travail retraçant 2 voire 3 années de cursus, de réflexion, de recherches et de mise en application concrète. Un exercice tablé sur 2 volets où la pertinente diction de présentation de l’oeuvre concrète se table sur 5 minutes. Ces 5 fameuses premières minutes dédiées à un monologue parfois pesant lorsque le trac et l’oubli sont au rendez-vous. Mais les membres du jury se veulent intelligemment bienveillants, relançant par moment la réplique afin d’encourager l’élève pour les 10 minutes d’échange qui s’en suivent. C’est donc au total durant près d’un quart d’heure que le travail d’étude pour chaque lycéen (ou apprenti) sera jugé; ce qui représente 50 % de la note finale — les 50% autres se voulant la moyenne des notes antérieures en travaux contenus.
Ce chef-d’oeuvre n’est pas le fruit du hasard, il prend bien évidemment en considération la spécialité de la voie étudiée (peinture, couvreur, signalétique et décors graphiques, charpente ou encore menuiserie…la liste se veut longue et variée en cet établissement ), en cohérente corrélation avec un pan du programme général. Tel est le cas par exemple de la filière Bijouterie dont les créations ont été directement inspirées de l’Histoire de France et notamment le fermail du Moyen-Âge qui était la thématique évaluée pour cette année.
Mettre en valeur patrimoine, traditions et modernité
Pour le projet étudié par les bac pro Artisanat et métiers d’art, c’est la symbolique fleurs Ylang-Ylang qui a été le fruit de 2 années de travail portant sur une approche plurilatérale assez bluffante niveau complétude en termes de communication visuelle, de packaging et de marketing. Les lycéens ont ainsi appréhendé divers volets techniques, artistiques mais aussi géométriques, de par la création de patrons; mais également majoritairement informatique, pour mettre au concret tout cela. Un programme d’enseignement riche qui a le mérite de faire naître des passions comme il est cas pour Zalfati Abdou qui, après un bac ST2A manqué et des aspirations initiales de stylisme, a souhaité s’accrocher et enrichir ses connaissances pour présenter ce cursus artistique précité et finalement prétendre en une voie créatrice plus technique et polyvalente. Une sorte de second souffle redonnant confiance en soi, espoir et perspectives concrètes d’avenir.
Pousser les élèves à la réflexion
Cette épreuve finale aurait très bien pu être notée dans le cadre d’un contrôle continu ou bien juste l’évaluation du rendu de leur oeuvre mais cela aurait été incomplet et surtout moins utile pour l’appréhension de leur devenir; notamment en perspective de leur futur et proche introduction sur le marché du travail pour la plupart. Cette prise de parole face un jury est l’occasion de mettre en lumière le chemin parcouru, les connaissances amassées mais aussi la lucide et constructive critique de ce qu’on aurait pu faire de mieux ou de ce qu’il reste encore à approfondir et apprendre. Mettre des mots sur son travail, c’est pousser le jeune à s’introduire, se vendre et découvrir ce qu’est l’interaction directe autre que scolaire. En ce sens, parmi les membres du jury, se trouvent également des professionnels du monde de l’entreprise comme Sylvain Arnoux, gérant d’une bijouterie-horlogerie ou encore Bertrand Fanonnel, photographe qui apportent, en qualité de visages inconnus et extérieurs, une autre dimension à cet exercice oral.
Les résultats des épreuves des baccalauréats général, technique et professionnels seront donnés ces 3 et 4 juin prochains. Croisons les doigts pour ces jeunes dont l’implication a été indiscutablement saluée par l’ensemble des professeurs ainsi que leur proviseur Eric Keiser aux côtés de son adjoint Ali El Khattari et du recteur en présence Jacques Mikulovic. Bien qu’officielle et cadrée, cette journée fut également l’occasion d’offrir son travail à la vue de tous comme une sorte d’exposition éphémère qu’il était fort intéressant de découvrir.
MLG