Dans un communiqué dont le titre résume les attentes, « Suspension du blocage des services des étrangers de la Préfecture : le Collectif pour la Défense des Intérêts de Mayotte – 2018, tend la main, l’État doit entendre », le Collectif des citoyens qui en fermait les grilles dit avoir entendu Manuel Valls.
Lors de son audition par la commission des lois du Sénat ce lundi, le ministre des Outre-mer accusait le Collectif de bloquer les services des étrangers de la Préfecture, entravant ainsi l’exécution des Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF), et grevant l’économie locale puisque plusieurs salariés en situation régulière basculaient dans l’illégalité faute de renouvellement de leur titre de séjour.
En levant le blocage, le Collectif n’a plus de moyen de pression pour demander l’abrogation du titre de séjour territorialisé, « une mesure discriminatoire que le président de la République lui-même a qualifiée d’« injuste », lors de sa visite à Mayotte en avril dernier. »
Un sujet inutilement politisé à Paris, alors qu’on ne sait combien d’étrangers en situation régulière, sur les environ 100.000, seraient favorables au départ du territoire, beaucoup préférant rester à proximité de leur île d’origine aux Comores. Faute d’étude d’impact, les gouvernements successifs se sont contentés de promesses non tenues, provoquant des frustrations sur place, « un mépris inacceptable à l’égard de notre territoire et de ses habitants », critique le Collectif.
La suspension du blocage du service des étrangers depuis ce lundi 19 mai 2025 à 8h « n’est en aucun cas un renoncement, mais un geste d’apaisement pour permettre à l’État de démontrer qu’il est capable d’agir à la hauteur des engagements pris ».
Le Collectif reste pleinement mobilisé et appelle toute la population de Mayotte à se tenir prête à se mobiliser si cette main tendue n’est pas accueillie à sa juste valeur par le Préfet de Mayotte.