« Pâques » vient de l’hébreu pesah, signifiant « passage ». La Pâque juive (au singulier), commémore le passage du peuple hébreu à travers la mer, alors qu’il est poursuivi par l’armée de Pharaon. Pour les chrétiens, c’est aussi ce jour là que Jésus a partagé son dernier repas avec ses disciples, le Jeudi Saint, avant d’être crucifié et de ressusciter trois jours après, commémoré par les chrétiens pour la fête de Pâques (au pluriel). « Ce jour de Pâque juive, un agneau était immolé. Et c’est ce jour là que Jésus a été crucifié et est mort avant ce sacrifice de l’agneau. C’est un signe fort », nous explique le père Bienvenu Kasongo, curé de la paroisse Notre-Dame de Fatima.
Tout en soulignant que cette année, le mois sacré du ramadan pour les musulmans correspond à notre Carême (jeûne) et notre fête de Pâques, « nous sommes ensemble, c’est une grâce, le Seigneur nous parle ».
Le prêtre veut mettre en évidence deux points cette année : le rappel de notre patrimoine qu’est la fête de Pâques, et la signification de la Résurrection, « le passage de la mort à la vie ».
Si Pâques est vue comme un héritage, c’est parce qu’elle parle de la Création, « Dieu nous a créé comme des êtres bons. Mais cette fête doit nous interpeller, nous venons d’où, et où allons nous ? Car Pâques est bien un passage, celui de la mer Rouge par les Hébreux, qui signifie l’évolution vers un état meilleur pour tous, les individus, les nations, qui doivent quitter leur état d’esclavage, dans le sens de souffrances, pour tendre vers le meilleur. C’est la réconciliation, le sommet de la Rédemption. Certains fidèles ne viennent à la messe que le jour de Pâques, car nous renouvelons notre baptême à cette occasion ».
« Beaucoup se sacrifient pour des valeurs »
A travers jésus, Dieu a voulu faire l’Homme à son image pour qu’il prenne conscience de ses pêchés et le sauver, « mais le Salut n’est pas uniquement une notion chrétienne. Avec le Christ qui nous a montré le sens du sacrifice, tout le monde peut constater que beaucoup dans notre société se sacrifient pour les valeurs. C’est le contraire de l’égoïsme, Jésus nous montre le bien commun. Nous avons tous à l’esprit le sacrifice de ce gendarme Arnaud Beltrame, qui est mort après avoir pris la place d’un otage pour le sauver. »
Alors que la fête de Noël est la plus connue, Pâques est la plus importante, « c’est le sommet de notre Rédemption*, c’est l’essentiel de notre Foi, de notre culture. »
Le passage « de la mort à la vie », s’illustre dans le débat actuel de société sur l’euthanasie, « la question posée est, est-ce un suicide assisté ou pas ? Car au bout du tunnel il doit y avoir la résurrection, il faut pouvoir donner un sens à sa vie. Ce qui incite à développer les accompagnements de fin de vie, la compassion, la sympathie pour l’autre ».
Ce samedi soir de vigile pascale, la cérémonie a commencé à 19h à Notre Dame de Fatima, par la bénédiction du feu. « Nous avons allumé le cierge pascal, symbole de Jésus ressuscité, de la lumière qui chasse les ténèbres. Puis nous avons entonné l’Exultet, pour louer la splendeur du Père, avant les lectures qui retracent l’histoire du Salut. L’Ancien prépare le Nouveau, le Nouveau accomplit l’Ancien. Puis, ce fut le renouvellement de notre promesse baptismale, et l’Eucharistie et l’offertoire, pour finiri par le chant de joie sur la résurrection. »
Fête mobile sur le calendrier, Pâques a lieu le dimanche qui suit la pleine lune de l’équinoxe de printemps du 21 mars. La tradition veut que ce dimanche matin, des œufs en chocolat lâchés par des cloches pendant la nuit, soient cherchés par les enfants dans les jardins.
Bonne fête de Pâques !
Les messes :
Dimanche de Pâques 9 avril: Messe à 9h30: Baptême des enfants en âge de scolarité.
En Grande Terre: à 9h30
En Petite Terre: à 9h30.
Lundi de Pâques: 10 avril: Messe à 9h30 en Grande Terre.
Anne Perzo-Lafond
* Pour les chrétiens, le sacrifice volontaire de Jésus-Christ sur la croix par amour a permis au monde d’être sauvé, c’est-à-dire de ne pas être définitivement vaincu par le mal.