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Mamoudzou

Le service civique : un tremplin pour l’avenir des jeunes !

Le Centre régional information jeunesse (CRIJ) de Mayotte organisait hier une matinée consacrée aux volontaires du service civique. Il a été question de faire le bilan pour les jeunes de la première promotion qui viennent de terminer leur mission, mais également d’accueillir les petits nouveaux intéressés par ce dispositif.

A travers le dispositif des jeunes ambassadeurs volontaires du service civique, le CRIJ recrute des jeunes pour les insérer dans des associations ou dans les structures des collectivités. « Nous sommes en contact et en partenariat avec le réseau information jeunesse ainsi qu’avec les espaces numériques de plusieurs communes, indique Said Ali Abdillah, référent mobilité et service civique au sein du CRIJ de Mayotte. Nous mettons à disposition de ces structures des jeunes volontaires du département pendant huit mois afin qu’ils puissent effectuer des missions d’accompagnement, mais surtout qu’ils aient la possibilité de découvrir les métiers de l’animation et du numérique ».

Une matinée d’échanges et de témoignages

L’objectif de cette matinée était tout d’abord de remercier les jeunes de la première promotion qui viennent de terminer leur mission, de faire un bilan, mais surtout qu’ils témoignent de leur expérience devant la nouvelle promotion. Une passation de flambeau en quelque sorte. C’est le cas de Mayoune, jeune mahoraise de 23 ans, qui vient de terminer son service civique au sein de l’espace numérique de Sada. « J’ai découvert le service civique grâce à ma famille qui m’en a parlé et à la mission locale qui m’a dit de me renseigner auprès du CRIJ », explique-t-elle. Pour effectuer sa mission elle est allée sur le site web du service civique et a transmis un cv et une lettre de motivation. « Ce sont eux qui m’ont contacté, indique la jeune femme. Je cherchais un poste en cohérence avec mes envies et mes compétences, à savoir le numérique. Étant originaire de Sada, le CRIJ m’a proposé une mission au sein du service numérique de Sada à Ouangajou. L’avantage avec ce dispositif c’est qu’il s’adapte à votre localité d’habitation ».

Beaucoup de jeunes sont venus assister à cette matinée d’échanges et de témoignages

Pour elle, ce fut une superbe expérience tant sur le plan humain que professionnel. « Pendant huit mois j’ai découvert plein de choses, plusieurs secteurs de métiers. J’accompagnais notamment les jeunes pour faire des cv ou des lettres de motivation. J’organisais aussi des ateliers pour la maitrise du logiciel word par exemple ou encore des ateliers avec des adultes dans lesquels je les aidais à remplir leurs papiers administratifs ou bien je les orientais vers des structures ou des associations pour qu’ils puissent trouver un emploi ». Mayoune a quitté Mayotte à l’âge de 4 ans pour aller vivre en métropole avec sa famille, elle est revenue dans l’île de son enfance il y a seulement un peu plus d’un an. Aussi, son service civique fut humainement très émouvant puisqu’elle y a rencontré son mari. « Ce fut une expérience très forte pour moi. Les gens m’ont soutenu, j’ai pu créer des ateliers, travailler avec des jeunes et surtout rencontrer l’homme avec qui je me suis mariée et avec lequel je partage des convictions et les mêmes motivations. C’est vraiment une superbe expérience », s’enthousiasme-t-elle.

Un dispositif pour réfléchir sur son avenir

Grace au service civique Mayoune s’est fait remarquer par des associations. « J’ai plein d’opportunités », dit-elle d’un air réjoui. A peine son service civique terminé (la semaine dernière), elle travaille actuellement au sein d’une association qui vient en aide auprès des jeunes et des parents pour les accompagner dans leur accès aux droits. Elle alterne une semaine en formation et trois semaines au sein de cette association. « J’aime beaucoup ce que je fais », confie-t-elle.

Ansufoudiini a 18 ans et habite Mamoudzou. Il fait partie de la deuxième promotion de ce service civique. Titulaire d’un CAP menuisier qu’il a fait au sein du RSMA, il espère à travers ce dispositif « découvrir beaucoup de métiers et faire de nombreuses connaissances. Je me suis renseigné il y a un peu plus de deux semaines, raconte-t-il. Je suis allé à la médiathèque de Passamainty et j’ai déposé un cv et une lettre de motivation. On m’a dit qu’il y avait un service civique au sein de la médiathèque. Du coup j’ai déposé mon dossier et j’ai été pris. J’ai commencé ma mission mardi dernier. J’ai notamment accompagné des enfants de maternelle avec lesquels j’ai fait du coloriage et du découpage pour faire des paniers. Je suis plutôt content de faire mon service civique dans cette structure ».

Mayoune, 23 ans, vient de terminer son service civique

Jean-Sébastien Talvy, responsable du développement au sein du CRIJ de Mayotte, précise que « Cette année nous pouvons accueillir vingt jeunes en service civique, or pour l’instant nous n’en avons que quatorze… Nous essayons de répondre aux besoins des collectivités, mais on préfère que ce soit les communes qui soient pro actives. Chaque mois, durant une journée, les jeunes viennent au CRIJ pour faire un bilan de leur mission où l’on vérifie qu’elle rentre bien dans le cadre et qu’elle est correctement exécutée car c’est un contrat entre le CRIJ et les jeunes. C’est aussi pour eux l’occasion de s’informer sur différents projets ».

Ainsi, un des objectifs du service civique est non seulement de faire découvrir à des jeunes de moins de 26 ans des métiers, des opportunités professionnelles, mais aussi de les accompagner dans leur réflexion pour leur vie future en leur permettant de faire une année de césure sans que cela soit une année blanche. Comme le rappelle Jean-Sébastien Talvy, « Plus de 80% des jeunes ayant effectué leur service civique reprennent leurs études, intègrent ou cherchent une formation et 10 à 20% recherchent un emploi ».

Contact : 06.39.00.16.36 ou contact@crij-mayotte.fr

B.J.

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