Acculé par une charge sociale sans équivalent dans un autre département français, en raison de l’extrême pauvreté de la population et du poids de l’immigration, le Département coulait. Un rapport de l’Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) mettant l’accent sur les déficiences de l’Etat en matière de compensations de ces charges sociales dont une grande partie est imputable à l’immigration clandestine, avait dénoué les cordons de la bourse en 2016. Des dizaines de millions d’euros avaient permis d’initier une vraie politique sociale qui est encore loin d’être aboutie.
Des établissements qu’il faut faire fonctionner, et la pression migratoire plaide toujours pour leur multiplication. C’est pourquoi, l’IGAS a été de nouveau sollicité, mais le rapport non communiqué, pas plus que celui des 6 ministères dévoilé par Mediapart, nous avait indiqué Madi Moussa Velou, 7ème vice-président chargé de la Solidarité, de l’Action sociale et de la Santé. Nous l’avions interviewé alors que le président Ben Issa Ousseni révélait ne bientôt plus pouvoir accueillir les non assurés sociaux dans les PMI, pour les envoyer vers l’hôpital. L’Etat ne veut en effet pas appliquer l’Aide Médicale d’Etat (AME) sur le territoire, mais demande au conseil départemental d’assumer.
L’élu en charge du social réitère. « En 2021, l’ancienne directrice de l’ARS Mayotte Dominique Voynet et le préfet Colombet ont chargé un ancien inspecteur de l’IGAS de faire un rapport sur l’Aide sociale à l’enfance et les PMI. Il a été livré en juin de la même année, mais non rendu public car nous étions en pleine élection départementale. Ils nous l’ont remis depuis, mais ils nous demandent de ne pas communiquer, préférant un travail concerté avec l’ARS et le CHM. Ce rapport pointe très clairement les déficiences de l’Etat sur l’ASE et les PMI. »
S’en est suivie ce qu’il appelle une « vague de missions », émanant des ministères de la Justice, de la Santé, des Affaires sociales, « sur la petite enfance, l’ASE, le RSA, mais nous n’avons pas les rapports là encore ».
La dernière mission en date porte sur les PMI et la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) menée par la Chambre régionale des Comptes, ce qui a l’avantage d’en sécuriser la publication…
« Nous avons été énormément auditionnés, mais nous aimerions que cela porte ses fruits, et pouvoir consulter ces rapports », conclut-il.
A.P-L.