La police comorienne prévoit un plan de recrutement de 200 agents. C’est le directeur général de la police en charge de la sûreté nationale qui l’a annoncé le vendredi 31 mars. «Nous comptons recruter un total de 200 agents, nous voulons renforcer nos capacités opérationnelles», a confirmé l’inspecteur général de police, Abdel-Kader Mohamed qui précise que les sociétés évoluent. «Le monde change, le comportement des groupes sociaux aussi. Il faut de la prévention à commencer par la mobilisation et la préparation de nos agents», a-t-il justifié.
La montée de nouveaux phénomènes d’insécurité
La police comorienne compte environ 700 hommes. Les autorités en charge de la sûreté du territoire souhaitent ainsi lancer un vaste plan de restructuration de l’institution policière dont les cadres qualifiés représentent environ 30% du personnel. Une bonne partie des agents de la police déjà en poste est loin de répondre aux critères définis par la loi. Cette vague de recrutement devrait permettre de moderniser les structures des cadres et les doter de nouveaux éléments qualifiés. D’autres sources laissent croire que le renforcement des effectifs de la police répond à un besoin de sécurité.
On note la montée de nouveaux phénomènes d’insécurité, encouragés notamment par les réseaux sociaux. Il y a également des défis de sécurité posés avec l’arrivée massive de jeunes délinquants en provenance de Mayotte. En août 2022, des jeunes coupeurs de route avaient été neutralisés par des éléments de la gendarmerie. Et, depuis, on n’en parle plus. Mais les autorités en charge de la sureté disent avoir l’œil sur certains jeunes qui pourraient devenir sévir dans le grand banditisme. Les Comores font face à des entrées de migrants d’Afrique subsaharienne et la montée d’un trafic de produits stupéfiants.
Refusant de répondre spécifiquement à la question de savoir si les recrutements annoncés ont un lien avec les potentielles menaces qui pourraient planer dans le pays à cause de l’arrivée des jeunes au départ de Mayotte, le patron de la police comorienne a rappelé que le renforcement des effectifs répond à d’autres besoins. «Nous voulons reformer notre police, nous voulons des cadres formés, compétents. La sécurité publique est un volet parmi d’autres. Il y a des missions de renseignement, de contrôle aux frontières et de collaboration avec les institutions régionales et internationales comme Interpol», a indiqué Abdel-Kader Mohamed.
Les futures recrues devraient défiler le 6 juillet prochain
Selon les critères définis, le candidat, en plus d’être de nationalité comorienne, devrait avoir un niveau de classe de seconde au minimum et un bac+5 au maximum. Les futurs candidats doivent aussi être âgés de 18 ans minimum et de 28 ans au maximum. «Tout le monde sait que les recrutements opérés il y a vingt-ans n’avaient pas obéi à certains critères objectifs. Et c’était normal car le pays était sous tension sur le plan politique avec la naissance des gouvernements des îles et du gouvernement central. Il y a des malentendus. Aujourd’hui nous voulons un corps de police avec des cadres de haut niveau», a justifié le patron de la police.
Il n’y a aucun calendrier sur les étapes de cette opération qui restera la première après celle de l’année 2002. Mais on apprend que les futures recrues devraient défiler le 6 juillet prochain pour la première fois à l’occasion des cérémonies marquant la 48eme fête de l’indépendance. Ce qui suppose que le recrutement devrait avoir lieu avant la fin du mois de mai. Les nouveaux policiers auront besoin d’au moins 60 jours de formation de base avant de défiler à la Place de l’indépendance.
A.S.Kemba, Moroni