« L’installation de l’organisation de l’Office français de l’immigration et de l’intégration à Mayotte propose les mêmes services que sur l’ensemble du territoire national. Il est très important que les choses progressent à ce niveau et l’inauguration de l’OFII à Mayotte fait partie de ces efforts ». Ce sont par ces mots introductifs que Didier Leschi, directeur général de l’OFII, s’est réjoui de l’inauguration du bureau à l’espace Coralium à Kaweni.
La régularisation, une condition sine qua non
L’OFII permettra la mise en place du Contrat d’intégration républicain (CIR) à l’instar des 31 autres directions territoriales du territoire métropolitain et d’outre-mer. Ce contrat est conclu entre l’Etat et tout étranger non européen admis au séjour en France. Pour bénéficier de cet accompagnement, la régularisation est une condition sine qua non. Dès lors, le secrétaire général de la préfecture de Mayotte Claude Vo-Dinh se veut rassurant, « le CIR ne va pas augmenter le nombre d’étrangers sur l’île ».
Accueillir et intégrer les étrangers régularisés dans le giron de la République
Au contraire, grâce à l’OFII, les étrangers régularisés vont pouvoir bénéficier du CIR et ainsi poursuivre leur intégration dans la société française. « Toute personne qui arrive sur le territoire français doit avoir connaissance de ses droits mais aussi de ses prérogatives à l’égard des valeurs de la République », explique Didier Leschi. A ce titre, l’OFII a, entre autres, deux grandes missions. Tout d’abord l’accueil et l’intégration des immigrés pour ceux qui souhaitent s’installer durablement. Ils vont alors s’engager dans un parcours personnalisé d’intégration républicaine. Pour y parvenir, ils pourront notamment « accéder à des formations en langue française », informe le directeur général de l’OFII.
Ensuite, l’accompagnement dans le cadre de l’aide au retour volontaire des étrangers en situation irrégulière souhaitant regagner leur pays. Dans ce cadre, ils peuvent bénéficier, selon le site de l’OFII, « des programmes d’aide à la réinstallation adaptés aux besoins des migrants souhaitant créer une activité économique dans leur pays d’origine ». En outre, l’office remplit également une mission d’accompagnement des demandeurs d’asile, traite les demandes de
regroupement familial et, depuis 2016, instruit les demandes de titre de séjour pour raison de santé.
12 agents locaux pour suivre les dossiers
A l’échelle nationale, ce sont 270 000 personnes qui sont suivies par les 1600 agents. A Mayotte, ce sont désormais douze agents, contre initialement une personne, qui sont désormais en mesure de faire passer les entretiens d’évaluation. « Le recrutement d’agents locaux qui font partie du territoire et le connaissent sont en mesure désormais de proposer le contrat d’intégration », se félicite Didier Leschi. Une montée en compétence qui assurera indéniablement un meilleur suivi des dossiers et une meilleure intégration. En définitive, c’est la République qui en sort grandie.
Pierre Mouysset