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Une journée historique pour célébrer les 20 ans de l’association Mlezi Maore

« Vingt ans que nous nous mobilisons pour fournir un accès à des soins de qualité pour tous. Vingt ans que nous agissons pour lever les barrières à l’emploi et que nous participons à l’insertion professionnelle et à l’inclusion professionnelle. Vingt ans que nous agissons pour une société plus juste et plus inclusive. Quel bonheur ». Roukia Lahadji Jouwaou, présidente de l’association Mlezi Maore, ne s’est pas privée d’utiliser l’anaphore pour mettre en évidence le travail mené au cours des deux dernières décennies.

D’une poignée de bénévoles à l’un des principaux employeurs privés de Mayotte

Dresser le bilan, et regarder résolument vers l’avenir

« Un moment historique », selon le directeur général Dahalani M’Houmadi. Alors qu’au départ, il ne s’agissait que d’une poignée de bénévoles, vingt ans plus tard, la structure associative « est désormais l’un des premiers employeurs privés de l’île avec 600 employés », a-t-il insisté. Structurée autour de cinq pôles, la jeunesse, le handicap, les solidarités, l’insertion et vie sociale et enfin l’accès aux soins, les salariés œuvrent avant tout pour l’île, en tentant d’apporter des solutions aux nombreuses problématiques économiques et sociales qui affectent l’île.

« En travaillant à Mlezi Maoré, on travaille d’abord pour Mayotte », abonde Dahalani M’Houmadi. Qu’il s’agisse d’accompagner les jeunes en errance, d’améliorer l’insertion professionnelle, d’œuvrer à plus d’inclusivité, in fine le cœur de métier de l’association ne s’est pas travesti au cours des années : aider les plus vulnérables. En 2021, ce sont près de 34 900 bénéficiaires qui ont pu recevoir un accompagnement de l’association. Avec plus d’une quarantaine de partenaires, c’est toute l’île qui est maillée par leurs actions. Un chemin parcouru exemplaire aux yeux de beaucoup, depuis la création de TOIOUSSI en 2002, la création de TAMA en 2003 et la fusion de ces deux structures en 2016 pour former Mlezi Maore.

Répondre aux détracteurs et se tourner vers l’avenir

Contactée par téléphone, le sénateur Thani Mohamed Soilihi, figure historique de l’association,

Le sénateur Thanin une figure historique de l’association

n’a pas manqué de donner son ressenti. « Mlezi n’est pas le problème, Mlezi fait partie des solutions. Le problème ce n’est pas son existence. Il aurait fallu plusieurs Mlezi pour répondre aux défis de Mayotte. La lutte contre l’exclusion, c’est d’abord une affaire de pouvoir public, de collectivités ou de l’Etat, les associations ne sont que délégataires ». Le parlementaire revient notamment sur les nombreuses critiques faites à l’encontre de l’association : « j’aimerais que les détracteurs fassent mieux, ou même l’équivalent, ou même la moitié de leur travail avant de dénigrer ».

Si cette journée a été l’occasion de revenir sur les grandes étapes de construction de Mlezi, les orateurs ont décliné leur ambition pour le futur. Mathilde Huguet, chargée de Développement Qualité nous fait part de ses trois souhaits pour le futur de l’association, « l’engagement, la poursuite de la professionnalisation et la poursuite du changement ». La volonté de l’association de poursuivre son travail auprès des habitants du département est résolument intacte avec une envie d’agir sans cesse renouvelée.

Pierre Mouysset

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