Comme une suite à notre article sur les grands travaux-Arlésienne et néanmoins inscrits au projet de loi Programme pour Mayotte, le sénateur Saïd Omar Oili se plaint d’incohérences auprès du ministre Manuel Valls avec les réponses qui lui ont été apportées lors des questions au Gouvernement du Sénat. Or, le retard est tel, « Mayotte souffre de promesses non tenues et de plans qui se succèdent depuis 20 ans », que tout flottement dans les réalisations attendues, serait pris pour une trahison.
Dans son courrier au ministre des Outre-mer, le sénateur revient sur la construction d’une cité judiciaire, avec un début des travaux prévu au projet de loi en 2025, ce qui semble cohérent puisque le foncier est libéré, selon une annonce de l’Établissement public foncier de Mayotte. « Or, cette prévision me paraît en totale contradiction avec les réponses qui m’ont été apportées », c’est-à-dire « que la phase d’études ne démarrerait qu’en 2026 et qui devrait donc s’étaler sur plusieurs années (…) Comment imaginer un début de travaux dès 2025, alors même que les études préalables ne sont censées débuter qu’en 2026 ? », interroge Saïd Omar Oili.
Pourrait être rajouté à la liste le Centre de semi-liberté annoncé comme non-prévue en séance des questions orales au Gouvernement et pourtant bien inscrit au sein de la seconde prison.
Une contradiction qui « jette un doute sérieux » sur les investissements programmés au projet de loi pour la refondation de Mayotte, juge-t-il. Craignant un « décalage » entre les ambitions affichées et les capacités de mise en œuvre, l’élu mahorais demande à nouveau un « calendrier réaliste », et des « modalités de financement lisibles ».
Trois points sont à éclaircir : les raisons du décalage entre l’échéance annoncée et le calendrier des études, les mesures correctrices à y apporter, et la garantie « d’une cohérence globale » dans l’exécution du projet de loi de Programmation. « Mayotte a plus que jamais besoin de perspectives claires et de décisions pragmatiques ».
A.P-L.