Ils l’ont dit eux-même, personne n’attendait les Rapides éclairs aux play-off cette saison. En effet, malgré leur finale de l’an dernier, ils restaient sur une saison régulière un peu en dessous. En face, le Vautour club de Labattoir, champion de Mayotte en titre, fait office de favori, malgré ses nombreuses rotations. Mais il ne faut pas s’y tromper, dans un derby tout peut arriver !
Deux premiers quart-temps en faveur de Vautour
Vautour ne se fait pas prier pour rentrer dans son match. En effet, ils gèrent tranquillement, notamment en respectant le schéma de jeu établi par Houdi Djadair, leur coach principal. +5 pour l’équipe de Labattoir à la fin du premier quart-temps (12-17). Le deuxième quart-temps suit la même physionomie avec un écart qui passe à +9 à la mi-temps (27-36). Le champion en titre semble se diriger vers une victoire pleine de maitrise, notamment poussé par ses supporters.
Un troisième quart-temps à 2 visages, une fin de match remplie de suspens
La troisième période commence dans le même style que les deux premières. L’humiliation est tout proche, avec un +12 pour Vautour (38-50). C’était sans compter sur le sursaut d’orgueil des locaux, notamment portés par Said Ali Youssouf « Ziaf » (22 points et meilleur scoreur de la partie), mais aussi par Kaambi et Boinariziki, le capitaine des rouges (respectivement 17 et 12 points). Les verts, eux, enchaînent les maladresses dans le cercle et voient leur écart se réduire considérablement, +1 avant l’entame du dernier quart-temps (49-50).
Le dernier acte est un coude à coude, que ce soit sur le parquet, ou dans les tribunes, les supporters de Pamandzi ayant retrouvés de la jugeote. Grosse stupeur lorsque les Rapides passent devant (51-50), tout semblait tourner en leur faveur. Et boooom ! Le « meilleur sportif de l’année » sonne la révolte avec un énorme dunk ! Malgré des statistiques un peu maigres (5 points), Rifki Saïd montre qu’on peut compter sur lui dans les moments compliqués, 51-52 pour Vautour. Égalité, 54-54, à 5 mins de la fin, un public en pleine ébullition, quel match ! Vautour finira par sortir vainqueur, 57-60. Ils prennent donc un léger avantage de +3 avant le match retour.
Les réactions
Bien évidemment, on commence par le coach du Vautour club de Labattoir, Houdi Djadair, assez satisfait du résultat malgré tout : « Nous sommes assez satisfaits du match. Nous devons juste travailler notre concentration, car nous respections le plan de jeu, jusqu’au milieu de 3e quart-temps. Ensuite, nous sommes complètement sortis de la rencontre. Nous étions obligés de nous adapter à l’adversaire. On les connaît, ils ont de très bons joueurs et ne lâchent rien, mais on a gagné, c’est le plus important. Nous comptons analyser ce match avec le staff et le décrypter, afin de proposer un meilleur visage pour le retour. »
Proposer un meilleur visage, ça sera primordial oui. Et Soilihi Soilihi Antoy Lahi, joueur de Vautour, ne dira pas le contraire : « On a déconné, notamment sur les rebonds défensifs. On est passés de +12 pour nous à +2 pour eux en quelques minutes. Nous allons corriger nos erreurs pour nous rendre le match retour plus facile. »
Du côté des Rapides éclairs, on ne perd pas espoir. Abdourahamane Amir Edine, membre du staff de Rapides éclairs promet une surprise à Labattoir : « Nous vous l’avions dit, personne ne nous attendait, mais nous sommes là. On ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Nous avons commencé le match difficilement, mais avons réussi à prendre l’ascendant en cours de jeu. Nous allons nous entraîner et nous préparer pour être au top la semaine prochaine. Je peux vous dire qu’il y aura une surprise. S’ils nous ont battus chez nous, on peut en faire de même chez eux, en tout cas on va se donner les moyens. » Limpide.
Mais ça ne sera pas aussi simple, nous vous avions parlé de l’ambiance des supporters, notamment ceux de Vautour, qui ont, une fois de plus, été bouillants. Pour la demi-finale retour, une supportrice de Labattoir promet l’enfer aux joueurs adverses : « Nous sommes fiers de notre équipe malgré le manque de concentration dans les dernières minutes. Nous sommes et nous serons toujours derrière eux. Le match retour se joue à la maison, donc on sera plus nombreux et plus bruyants ! Préparez vous, on sera au niveau, non seulement sur le terrain, mais aussi dans les tribunes ! »
C’est clair, net et précis. Rendez-vous samedi prochain, au plateau de Labattoir 1, pour l’acte 2. Il s’annonce explosif !
Houmadi Abdallah
*La N3 ou NM3, qui signifie Nationale Masculine 3, est le 5e échelon du Basket français. Il est composé de 12 poules de 12 clubs, réparties géographiquement. À Mayotte, le champion affronte celui de la Réunion, pour déterminer le champion de la zone Océan Indien. En théorie, les équipes qui finissent à la tête de leur poule de NM3 accèdent au championnat NM2, les derniers, eux, descendent au niveau régional.
*Play-off : dans le basketball, il existe une saison régulière ou toutes les équipes s’affrontent en match aller et retour. Par la suite, les équipes les mieux classées de la saison régulière s’affrontent dans les play-off, qui signifie littéralement « éliminatoires ». Ce sont des rencontres à élimination directe, du style aller et retour. En NM3 française, les règles restent à peu près les mêmes. Dans notre département, ce sont les 4 meilleures équipes qui se jouent le titre de champion de Mayotte. Elles s’affrontent en match aller et retour en demi-finale. Les 2 meilleurs se retrouvent en finale. Cette dernière, elle, se joue en 3 matchs.
*Derby : dans le sport, un derby est une rencontre entre deux équipes voisines. Ce genre de rencontre est souvent synonyme de rivalités qui dépassent le sport. Actuellement, le derby de Petite-Terre, en basket, oppose le VCL aux REP. Ce sont les deux équipes en forme dans l’intercommunalité, mais surtout, elles proviennent de villages rivaux (Labattoir pour Vautour et Pamandzi pour Rapides éclairs).