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"SOS pour Mayotte", les Réunionnais mobilisés aux côtés des Mahorais

Halima Toilibou Pinchon (à droite), mahoraise de Sada, élue à la mairie du Tampon
Halima Toilibou Pinchon (à droite), mahoraise de Sada, élue à la mairie du Tampon

L’appel avait été lancé par les collectifs Ré-Ma et Ré-Unir et c’est environ 200 personnes qui se sont réunies à Saint-Denis. Des Mahorais installés à La Réunion, mais pas que, puisque l’on notait la présence de personnalités politiques réunionnaises de gauche comme de droite, venues apporter leur soutien au mouvement qui paralyse Mayotte depuis le 20 février.
« Les élus réunionnais savent nous solliciter quand viennent les élections, aujourd’hui c’est nous qui sollicitons leur soutien ! » lançait au micro, El Anrif Bamcolo, délégué de la Maison de Mayotte qui officiait en temps que maître de cérémonie. Dans la foule, les manifestants brandissaient fièrement drapeaux français, pancartes et portrait de Zéna Mdéré tout en ponctuant les discours de « non, karivendzé !». (« Non, nous n’en voulons pas ! »)

La reconnaissance du statut de Mayotte, primordiale pour la stabilité dans l’océan Indien

Les personnalités réunionnaises aux côtés de la communauté mahoraise de La Réunion
Les personnalités réunionnaises aux côtés de la communauté mahoraise de La Réunion

« Nous sommes proches, nous sommes les deux îles françaises de l’Océan Indien et si la situation n’évolue pas, les problèmes de Mayotte rejailliront sur la Réunion » lançait Jean-Jacques Morel, avocat et conseiller régional. Signe fort, Faouzia Vitry, vice-présidente du conseil régional, en charge de la coopération régionale et originaire de Grande-Comore prenait ensuite la parole : « Je suis à vos côté car je suis convaincue que la reconnaissance du choix des Mahorais est primordiale pour l’océan Indien ». En aparté, l’élue affirmait avoir interpellé les gouvernement Hollande et Macron sur l’importance de régler sur le plan diplomatique le contentieux entre la France et les Comores. « Il faut d’une part que l’on accélère le développement de Mayotte pour qu’elle soit au même niveau que la Réunion, et qu’en parallèle on accompagne les Comores » exposait Faouzia Vitry.
Parfait exemple d’une intégration réussie, Halima Toilibou Pinchon, mahoraise de Sada élue à la mairie du Tampon ne cachait pas son inquiétude quant à l’avenir du 101ème département. « J’ai une maison à Sada et j’ai été cambriolée, l’insécurité touche tout le monde ! Aujourd’hui je suis inquiète, surtout pour la jeunesse. J’ai le sentiment que les Mahorais ne sont pas écoutés et les pistes que la ministre des Outre-mer a données ne sont pas suffisantes ».

Une motion remise au Préfet de La RéunionBanderole La Réunion

En parallèle de la mobilisation à Saint-Denis, un appel au rassemblement avait été lancé à Saint-Louis et une opération escargot – beaucoup moins populaire – était organisée au départ de Saint-André.
Après les discours, une délégation a été reçue à la Préfecture par le directeur de cabinet, Sébastien Audebert. A cette occasion, une motion a été déposée, au nom de la société civile, représentants de la communauté mahoraise à La Réunion, élus de La Réunion et de la Nation. Le document mentionne non seulement « la solidarité totale vis à vis de la population de Mayotte » mais il en appelle surtout « aux représentants de la Réunion qui portent aujourd’hui la voix de la France de l’océan Indien d’user des liens d’amitiés qu’ils ont su noués avec les autorités comoriennes […] pour que la Commission de l’Océan Indien se saisisse de la question du conflit franco-comorien ». (Lire la motion Motion Mayotte 1 Motion Mayotte 2)

De notre correspondante à La Réunion, M.C.

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