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Poursuite des réactions aux déclarations de la MOM

George Pau-Langevin et Bernard Cazeneuve lors de leur visite à Mayotte en juin 2014
Le Plan Sécurité de Bernard Cazeneuve pas à la hauteur de ses prétentions

L’intersyndicale CGT Ma, CFDT, FAEN, FO, Confédération Syndicale des Familles, SNUipp, Civirevos et Solidaires, a décortiqué le discours de la ministre en dénonçant « des allégations ». Le Plan de Sécurité Mayotte pour tous du gouvernement Valls, notamment, et ses surévaluations d’effectifs des forces de police dont beaucoup se sont avérés être des remplacements, « cette culture de la ruse et de la supercherie ne peut plus prospérer ».

La déclaration de la ministre indiquant que « le Gouvernement ne laissera pas un territoire de la République s’enfoncer dans la violence et ses citoyens penser qu’on ne s’occupe pas d’eux », reçoit un accueil glacé, « Mayotte s‘est enfoncé en un temps record dans une situation extrême de rare violence ».

Enfin, à la constatation d’Annick Girardin, « la départementalisation déçoit », l’intersyndicale ne répond pas en terme de déficit de moyens, mais plutôt sur la réponse pénale à la délinquance, « le climat d’insécurité est une production de notre Etat ». En indiquant que la loi est inadaptée au contexte, « la preuve, à côté dans les Comores indépendantes, malgré leur pauvreté, la délinquance juvénile est inexistante. Elle était pareillement inexistante à Mayotte, il y a quelques années lorsque la France ne savait pas encore que faire de Mayotte », les syndicalistes demandent une dérogation aux textes. On sait en effet que les sanctions chez nos voisins comoriens sont beaucoup plus draconiennes que celles proposées par la loi française.

Création d’une sous-préfecture

Noussoura Soulaimana, "retrouver le goût du collectif"
Noussoura Soulaimana

Puisque Annick Girardin replace la réponse à apporter dans le cadre des Assises des Outre-mer, Soulaimana Noussoura, président du CReFOM* Mayotte, donne sa contribution. Si la priorité est donnée au rattrapage des moyens de l’Etat dans les domaines de la sécurité, de la santé et de l’éducation, il invite à « bâtir des équipements structurants pour le territoire », qui passeront par le changement d’échelle de gouvernance, « la création d’une sous-préfecture, d’une ARS de plein exercice, un rectorat, une Université et non un CUFR », etc.

Pour le rayonnement de la France dans la zone et la cohésion de ses actions, il devrait être créé un comité interrégional de la France de l’Océan indien tripartite, sous la présidence du Ministre des Outre-mer, au sein duquel les grandes concertations et propositions se préparent notamment la conférence des universités françaises de l’océan indien, la conférence des collectivités françaises de l’océan indien, la conférence des hôpitaux français de l’océan indien, la conférence des ambassadeurs de France dans la zone.

Les grains de riz de la ministre

Accès interdit au services des étrangers à la préfecture ces jours ci
Accès interdit au service des étrangers à la préfecture ces jours ci

Enfin, autre contribution, celle d’un citoyen de Mayotte, Djabiri Madi, responsable de secteur de la Mission locale, qui adresse une lettre ouverte à la ministre des Outre-mer. En réponse à ses annonces, il use de dicton, « chez nous, on dit qu’il ne faut jamais cracher dans la marmite, surtout si celle-ci contient quelques grains de riz ». Mais, il pointe différentes causes à ce qu’il préfère appeler le « mal être de Mayotte ».

S’il évoque l’immigration clandestine, c’est pour critiquer « la prise en compte du sort des étrangers sur le territoire », notamment « les diverses reconduites aux frontières des étrangers en situation irrégulière opérées depuis quelques années ont engendré la ‘prolifération’ des enfants en situation d’errance et qui au fil des années deviennent des adolescents et des adultes sans repères et sans condition de vie digne d’un département français, sans papier, sans éducation, sans travail, sans logement ou vivant dans des conditions indigne de la république ».

Ce salarié de la Mission locale évoque aussi la difficulté qu’ont les étrangers en situation régulière : « Très souvent leur titre de séjour provisoire d’un an, ne leur permet ni de se former en toute sérénité, ni de chercher du travail dans de meilleurs conditions. Aussi, certains titres de séjour délivrés à Mayotte ne permettent pas à leur titulaire de travailler et encore moins de quitter le territoire : ceci concerne la majeure partie des séjours délivrés par la préfecture de ce département… Inutile de vous dire qu’à force de gonfler un ballon il fini par s’exploser: c’est ce qui arrive à Mayotte actuellement avec des étrangers qui ne peuvent circuler sur l’ensemble du territoire de la France ».

A.P-L.
Lejournaldemayotte.com

* Conseil représentatif des Français d’outre-mer

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