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L’UICN France compte renforcer les protections de mangrove, de coraux, d’herbiers et de la Zélée à Mayotte

Dans le cadre de sa stratégie natio­nale 2020-2030 pour les aires protégées, la France s’est engagée à protéger, d’ici 2030, au moins 30 % des espaces terrestres et marins dont un tiers sous protection forte, soit 10%. Les zones de protection forte en mer représentent actuellement 4 % du domaine maritime français. Elles vont s'étendre à 4 nouveaux secteurs.

A l’occasion du cinquième Congrès international sur les aires marines protégées (IMPAC5), qui débutait le 3 février à Vancouver, le Comité français de l’UICN annonçait son intention de renforcer les zones de protection forte dans les espaces maritimes français de Saint-Pierre-et-Miquelon, de la Guyane, des Antilles françaises et du bassin Sud océan Indien.

Une zone de protection forte, c’est « une zone géographique dans laquelle les pressions engendrées par les activités humaines susceptibles de compromettre la conservation des enjeux écologiques sont absentes, évitées, supprimées ou fortement limitées, et ce de manière pérenne, grâce à la mise en œuvre d’une protection foncière ou d’une réglementation adaptée, associée à un contrôle effectif des activités concernées ». Cette définition s’applique aux départements et régions d’outre-mer, notamment Mayotte, La Réunion et les Terres australes et Antarctiques françaises, y compris les îles Éparses, qui faisaient l’objet d’un rapport.

Crée par décret le 18 janvier 2010, le Parc naturel marin de Mayotte s’étend sur l’ensemble de la ZEE du département (soit environ 70.000 km2). Aujourd’hui intégré à l’Office Français de la Biodiversité (OFB), il est géré par une équipe technique d’environ 30 personnes basée à Pamandzi dont deux agents assermentés, « il possède des moyens opérationnels pour mener à bien ses missions ». Il s’est doté en 2012 d’un plan de gestion valable pour 15 ans, et est piloté par un conseil de gestion, composé de 41 membres, qui fixent chaque année le programme des actions menées.

Un rapport pour atteindre les objectifs de protection

La pêche très encadrée

D’autre part, plusieurs zones font l’objet de protection particulière : La zone dite de la « passe en S », autrement nommée « passe Longogori », où la pêche, les collectes de toute nature et les dispositifs d’ancrages sont interdits, N’gouja dont une partie est interdite à la navigation, Saziley où certaines pratiques de pêche sont interdites, la Réserve naturelle nationale de l’îlot M’Bouzi, etc.

Il existe également des zones plus vastes où la pêche est réglementée pour protéger les espèces au sein du Parc. En effet, la chasse sous-marine est interdite dans l’ensemble du lagon, et la pêche au filet est interdite sur les récifs et dans les passes.

Le Parc marin compte de son côté renforcer les protections : à travers un projet partenarial de création de Réserve de Biosphère dans le sud de Mayotte qui implique les populations locales afin de proposer un zonage de l’environnement à inscrire par l’UNESCO en Réserve de Biosphère, et d’un Plan d’Action Territorial (PAT) « incluant la mise en place de nouveaux arrêtés de protection de biotope sur certains sites dont la passe en S, Saziley et les sites de Papani- Moya ». La Stratégie de création d’aires protégées à Mayotte proposait également une mise en protection de l’intégralité des récifs coralliens, en accords avec les objectifs nationaux, ainsi que le banc de la Zélée et le banc de l’Iris au nord de l’îlot M’tsamboro. Un Comité de pilotage devait être mis en place avant fin 2022.

Beaucoup de protection qu’il faut mettre en cohérence avec les besoins de la population de pêche, notamment comme l’ont fait récemment valoir les pêcheurs de Petite Terre.

Sept recommandations

Trace laissée par une tortue lors de la montée de la plage vers la ponte

Comme annoncé, l’objectif de la démarche de l’UICN, est de renforcer les zones de protection forte. Plusieurs recommandations en découlent. Commencer par « allouer les moyens de gestion suffisants » pour les espaces réglementaires au sein du Parc naturel marin de Mayotte pouvant constituer des zones de protection forte, notamment les plages de Saziley, Papani-Moya et N’gouja, sites de reproduction pour les tortues marines. Concrétiser les projets d’arrêtés de protection des habitats naturels de Mtsamboro et de la presqu’ile de Handrema.

Il s’agit aussi de couvrir par une protection forte l’ensemble des mangroves externes et arrières mangroves de Mayotte, respectivement classées « Vulnérable » et « En danger critique » selon la Liste rouge des écosystèmes de l’UICN. Egalement couvrir par une protection forte l’ensemble des récifs coralliens de Mayotte, en cohérence avec la stratégie de création d’aires protégées à Mayotte et l’action 37 du plan biodiversité qui vise à protéger tous les récifs d’ici 2025. Couvrir par une protection forte les herbiers, notamment ceux de Petite-Terre et du banc de l’Iris, qui sont des milieux à enjeux forts présentant d’importantes menaces. Renforcer la protection de la vasière des Badamiers en y créant une Zones humides d’intérêt environnemental particulier. Et couvrir par une protection forte le banc de la Zélée, en cohérence avec la réserve naturelle des Glorieuses.

A.P-L.

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