Les critiques n’ont eu de cesse de placer Ewa air dans l’œil du cyclone. « Plusieurs vols ont été annulés récemment ! On en a marre. Nous subissons toujours avec cette compagnie. » Dénonçait alors un passager qui a vu son vol être annulé. Ces propos témoignent d’un ras le bol naissant.
Un rythme de croisière pas encore retrouvé
Ayub Ingar, directeur général de Ewa Air, est conscient du ressenti de la population. Il nous explique les raisons de ce retard pris par la compagnie, qui n’a jamais récupéré sa vitesse de croisière depuis la fin de la crise sanitaire : « Depuis la crise Covid, nous n’avons pas eu d’exercice à temps complet. La fermeture des diverses frontières, notamment de Madagascar et des Comores, qui représentent nos principales destinations, n’a pas joué en notre faveur. C’est seulement depuis juin 2022 que nous avons repris les vols vers ces destinations. Nous ne sommes pas encore à 100% de nos activités d’avant Covid. En plus de cela, nous avons dû faire face à de multiples complications, de quoi ralentir encore plus nos trafics. »
La météo, dernier antagoniste en date de la compagnie
Frontières fermées, grèves, etc. les annulations de vol ont été nombreuses, les raisons, tout autant. Dernier exemple en date, le report de voyages à destination de Madagascar. La raison ? La météo. En effet, le pays fait actuellement fasse au cyclone Cheneso. Ayub Ingar nous en dit plus : « Nous avons eu des annulations de vols dernièrement à cause de la météo, pour la destination de Madagascar. Avant de décoller, nous prenons en compte la température, le vent et plein d’autres paramètres météorologiques, afin d’assurer la sécurité de nos voyages. Si celle-ci n’est pas assurée, que ce soit à l’aéroport de départ ou d’arrivée, l’appareil reste au sol. »
« Nous nous attendons à un impact financier »
Remboursement des billets, frais d’hôtels pour les passagers etc., annuler un vol ça a un prix, tout comme le fait de ne pas pouvoir assurer son plein service. Le directeur général de la petite compagnie ne peut que nous le rappeler : « Notre exercice fiscal se termine fin mars. C’est à ce moment que nous ferons le point, mais nous nous attendons déjà à un impact financier. Néanmoins il reste encore deux mois avant de faire un bilan complet, et d’ici là, certaines choses peuvent changer ou s’amoindrir. »
Pour réduire le manque à gagner, la compagnie devra compter sur un programme plus assidu, en espérant ne pas avoir à faire face à d’autres difficultés. On ne pourra pas compter sur la destination d’Anjouan, les frontières étant toujours fermées.
Houmadi Abdallah