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Marche pour la paix et la tolérance: «Rahashiri contre le radicalisme»

Marche pour la paix à Mamoudzou: "Ensemble pour la paix et la tolérance"
Marche pour la paix à Mamoudzou: « Ensemble pour la paix et la tolérance »

«Ensemble pour la paix et la tolérance», pouvait-on lire, ce mercredi matin, sur une banderole affichée sur la façade du comité du tourisme de Mayotte. Ensemble donc, prêtres et cadis, ainsi que les élus et des membres de la société civile pour cette marche, destinée à rappeler que l’islam de Mayotte est tolérant.

Mayotte, seul département français, peuplé majoritairement par des musulmans, a voulu apporter son soutien aux «victimes de la barbarie», n’ont cessé de rappeler les cadis dans leur discours. Unis, donc les deux grandes religions de l’île pour une marche dans les rues de Mamoudzou, en passant par le centre hospitalier, le commissariat, puis devant l’église Notre-dame-de-Fatima, où une minute de silence a été respectée. Le rassemblement s’est achevé en silence vers la place de la République.

Les observateurs ont compté entre 100 et 150 personnes pour cette marche pour la paix et la tolerance, des personnes de toutes confessions, qui ont voulu apporter leur soutien, elles-aussi, aux familles des victimes.

Dans les rues de Mamoudzou, pour mettre en garde contre toutes les formes de radicalisations
Dans les rues de Mamoudzou, pour mettre en garde contre toutes les formes de radicalisations

L’idée de cette marche vient des cadis, désormais regroupés au sein de la direction de la cohésion sociale du conseil départemental. La demarche a été acceptée par les prêtres.

«Chez nous ici, on peut vivre en paix»

Un discours en français, anglais, arabe et mahorais a été prononcé, parlant «d’une journée historique pour rendre hommage aux victimes de cette folie». «Il était important pour les cadis de rappeler que ces gens qui disent tuer au nom de l’islam ne sont pas musulmans. Celui qui enlève une vie, a tué l’humanité», a rappelé le cadi d’Acoua, Yahaya Lahadji. «Cette barbarie n’a aucune relation avec l’islam».

Le père Vincent de l’église Notre-dame-de-Fatima a tenu à remercier les cadis pour «cette marche contre l’inacceptable». «Merci d’être là», a-t-il dit simplement. «Dieu est pour la vie, pour l’homme». Issa Abdou, le quatrième vice-président du conseil départemental, en charge de la cohésion sociale, représentait Soibahadine Ibrahim Ramadani, retenu à un enterrement à Chiconi. «Chez nous ici, on peut vivre en paix, catholiques, musulmans, Jehovah… etc.» rappelait-il.

Une minute de silence devant l'église Notre Dame de Fatima à Mamoudzou
Une minute de silence devant l’église Notre Dame de Fatima à Mamoudzou

Bénir Mayotte et le monde

Le quatrième vice-président du conseil départemental a rappelé les attentats de Nice et de St-Etienne- du-Rouvray, une «douleur» pour la France. «L’islam, le vrai, celui que les croyants de Mayotte vivent, c’est une religion de tolérance et d’équité. Le département veut donner une autre image. Rahashiri, est la devise de notre département, soyons vigilants contre le radicalisme».

A la fin de la manifestation, la Marseillaise a retenti sur la place de la République, avant qu’un foundi ne mette un terme au rassemblement après une fatiha. Une prière pour bénir Mayotte et le monde.

K.A.
www.jdm2021.alter6.com

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