Ne plus jamais connaître des situations d’insécurité qui rendent le quotidien infernal et vident des quartiers de logements devenus invivables. Le commissaire Philippe Jos du commissariat de police de Mamoudzou et Ali Ahmed Mondroha, le directeur de la SIM, ont signé ce jeudi une convention de partenariat pour la sécurité.
«La situation dans le quartier de Tanafou a été l’électrochoc», explique le commissaire Jos. Au début de la situation de crise, faute de plaintes déposés, le commissariat n’avait pas identifié cette zone qui basculait dans le non-droit. «La SIM nous a fait part d’une situation qui devenait intenable et nous avons pu lancer des actions».
Alors que le quartier se vidait de ses habitants, des jeunes commençaient à s’installer dans des zones abandonnées par les locataires. Ils avaient même entrepris de désosser des logements. Après une campagne intense de sécurisation du quartier, la police a mené plusieurs séries d’interpellations de groupes de jeunes en février, mars puis avril et une certaine quiétude revenant, des locataires ont pu revenir s’installer. «En six mois, le quartier est redevenu tout à fait normal avec des gens qui ont plaisir à y vivre», relève Ali Ahmed Mondraha, le directeur de la SIM.
«Nous restons encore vigilants sur Tanafou et nous continuons d’être très présents sur d’autres quartiers, à Tsoundzou, Cavani ou à la Convalescence», précise le commissaire Philippe Jos. C’est également vrai à Vétiver ou à la Kwalé.
Un lien renforcé
Grâce à cette convention, le commissariat et la SIM ont formalisé une véritable collaboration. «Sur Mayotte, c’est quelque chose de nouveau. Nous avons transposé des dispositifs qui existent en métropole. Nous nous sommes par exemple inspirés de ce qui se fait dans des quartiers autour de foyers de travailleurs où il peut y avoir des incivilités et de la délinquance», confie Ali Ahmed Mondraha.
D’un côté, la SIM va fournir à la police le détail de l’organisation de ses quartiers pour permettre des interventions rapides et efficaces. Elle va aussi continuer à procéder à des travaux de sécurisation et à la mise en place de gardiennage.
De l’autre, la police va renforcer ses patrouilles au quotidien et davantage encore en cas de problèmes. «Nous voulons être rassurants pour les habitants et dissuasifs envers les délinquants», précise Philippe Jos. Et des deux côtés, des référents ont été désignés pour échanger dès les premiers signes d’éventuelles tensions ou de dégradations. «Nous savons maintenant à tout moment qui contacter en cas de problème», précise Ali Ahmed Mondroha.
Une action dans la durée
«C’est vraiment un partenariat dans lequel tout le monde est gagnant. Les habitants bien sûr, la police qui peut faire son travail et la SIM. Nous sommes le principal bailleur à Mamoudzou et notre intérêt économique est aussi que les gens se sentent bien dans les quartiers pour que les locations se passent bien, qu’il y ait de la sécurité et de la sérénité».
Cette convention finalise donc une démarche qui est déjà devenue une réalité. Elle va surtout l’inscrire dans le temps. «Elle oblige, celles et ceux qui sont aux responsabilités actuellement et celles et ceux qui leur succéderont à poursuivre cette démarche», conclut le commissaire Jos.
RR
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