« Souvent, on nous reproche en tant que politique de ne pas respecter nos engagements. Avec nous aux responsabilités, nous avions dit que nous ferions une gouvernance partagée, de la proximité notre ligne de conduite ». Faisant suite aux délibérations du conseil municipal du 23 septembre, comme le rappelle le premier édile de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila, le comité des sages a été officiellement installé vendredi dernier. Composé de représentants de chaque village de la commune, de personnes pouvant être des sages, des imams, des « cadis » et des personnalités qualifiées, ce comité consultatif a pour vocation d’aider le maire « dans le cadre de la prise de décision pour améliorer le cadre de vie des citoyens », renseigne l’extrait du procès-verbal des délibérations du conseil municipal du 23 septembre dernier.
Une approche nouvelle de la politique
Cet outil se veut être au service de la cohésion, « une démarche extrêmement importante dans la période bouleversée comme aujourd’hui », constate le maire. Des propos qui entrent indéniablement en résonance avec la démarche entreprise par Ambdilwahedou Soumaila lors de l’organisation de la première édition des Journées du vivre ensemble en août dernier. Pour renforcer et poursuivre cette cohésion, le premier édile a décidé de donner la possibilité « à des gens qui ne se connaissaient peut-être pas, de discuter ensemble sur la vie de la commune, car Mamoudzou est notre bien commun à tous ». Une manière innovante aussi de faire de la politique précise le maire : « elle n’a pas à appartenir à ceux qui s’engagent de manière très active. Elle doit appartenir à tout le monde ». Tout le monde y compris les retraités et ceux n’ayant pas forcément accès aux réseaux sociaux pour pouvoir s’exprimer sur l’amélioration de leur quotidien. Sur ce point le maire de Mamoudzou abonde : « chacun de nous qui vivons à Mamoudzou à quelque chose à apporter ».
Après l’installation, la structuration du comité
Afin de constituer ce comité, « nous avons demandé aux élus de chaque village de passer le message que nous allions créer un comité des sages, que nous voulions des grandes personnalités, qu’elles soient influentes dans leur village », renseigne le maire. Si certaines personnes se sont portées volontaires, pour d’autres « nous sommes allés les chercher compte tenu de leur influence et de leur force de proposition », commente-t-il.
Si les membres de cet outil participatif pourront aborder des sujets tels que le sport et la jeunesse, la vie associative, le cadre de vie et l’aménagement ou encore la sécurité et les séniors, l’organisation du comité des sages va se constituer au fur et à mesure. « Nous avons convenu qu’à la rentrée ils se mettent d’accord entre eux pour qu’ils désignent leur bureau pour pouvoir avoir des échanges sans que tout le monde soit là. A partir de là, il aura la mise en place de commission thématique pour qu’ils puissent pleinement s’impliquer », détaille le maire. La municipalité n’entend pas s’immiscer dans le fonctionnement du conseil des sages. Apportant un soutien logistique, ce sont aux membres de s’organiser comme ils l’attendent à partir du moment où ils « s’impliquent dans la vie de la commune ».
Une démarche qui en appelle une autre avec le comité des anciens élus
Une première étape qui en appelle une seconde avec la création prochaine d’un comité des anciens élus. Le conseil municipal a en effet donné son accord le 9 décembre dernier. Composé des anciens maires de Mamoudzou, d’anciens conseillers départementaux de la ville ainsi que d’anciens parlementaires, il s’agira pour eux de donner leur avis, de discuter. A l’origine de cette démarche, la volonté pour que ceux qui ne sont plus aux responsabilités puissent encore participer à la vie de la cité. « C’est ce que j’appelle la gouvernance partagée, c’est ce que j’appelle de la proximité, une nouvelle manière de faire de la politique », résume le premier édile. Si ce comité des anciens élus n’a pas encore été officiellement installé, cela ne saurait tarder, selon Ambdilwahedou Soumaila. Il constituera alors un affluent supplémentaire afin d’alimenter le vivier de réflexions face aux enjeux de la commune, aussi nombreux soient-ils.
Pierre Mouysset